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Jacques Vincent chez lui

23 Fév 2005

Ce matin à l’aube, Geronimo, le maxi-trimaran Capgemini/Schneider Electric progressait tant bien que mal en direction de Fremantle en Australie Occidentale. A bord, le skipper Olivier de Kersauson semblait quelque peu abattu lors de la conversation avec son équipe à terre, via le téléphone satellite.

Ce matin à l’aube, Geronimo, le maxi-trimaran Capgemini/Schneider Electric progressait tant bien que mal en direction de Fremantle en Australie Occidentale. A bord, le skipper Olivier de Kersauson semblait quelque peu abattu lors de la conversation avec son équipe à terre, via le téléphone satellite. « Le vent souffle très fort aussi nous faisons tout pour arriver en journée, a t-il déclaré. « Cela va devenir très difficile de manuvrer le bateau. Une équipe est prête à nous aider à réparer le bateau et à repartir dans la course. Mais je ne sais pas combien de temps cela va prendre. Nous devons d’abord ouvrir la structure et évaluer les dégâts ». L’équipage espère arriver dans la journée et commencer aussitôt les réparations. Ce sera une course contre la montre Ses rivaux filent à pleine vitesse dans les Mers du Sud.

A l’avant de la flotte de l’Oryx Quest, Doha 2006 continue sur sa lancée, même si sa vitesse moyenne tombe parfois sous les 22 nuds. Au pointage de 07h00 GMT, il progressait à 26,6 nuds et avait déjà avalé la plus grande partie de la Grande Baie Australienne. Cheyenne, son concurrent le plus sérieux, est désormais 600 milles derrière et Tony Bullimore sur Daedalus se situe à plus de 1000 milles du leader. Daedalus affiche la plus petite vitesse moyenne des trois bateaux, avec « seulement » 18,6 nuds. Leur allure s’est calmée par rapport aux descriptions de Tony Bullimore dans son carnet de bord. « Pour le moment, nous avons environ 30 nuds de vent qui sifflent sur le pont et nous avons mis toute la vapeur, avec 25 nuds de vitesse. Je viens de décider à l’instant de prendre un ris dans la grand voile, ce qui nous donnera plus de contrôle à la barre. Le barreur doit se sentir à l’aise et en contrôle, c’est vital. Surtout lorsque vous tutoyez des montagnes d’eau et des vents aussi puissants. »

A bord de Cheyenne, l’équipage n’a pas connu que de la navigation pure. Ce sont pourtant des conditions de mer dont le maxi-catamaran raffole. Mais au lieu d’accumuler les milles, il a subi quelques petits ennuis. Aujourd’hui, c’était la grand voile, comme l’explique le navigateur Wouter Verbaak. « Je me suis réveillé et j’ai regardé la vitesse du bateau, celle du vent et les chiffres de performance. Le bateau avançait bizarrement et les chiffres étaient bas. Je suis sorti de ma bannette et j’ai passé ma tête par la descente, prêt à incendier le barreur qui dirigeait si mal le bateau. Mais, dès que je suis arrivé sur le pont, j’ai vu que quelque chose de plus grave était en train de se passer. Ils avaient sorti les perceuses, les marteaux et d’autres outils du même gabarit. Pire, la grand voile était affalée ! Les extrémités intérieures des deux lattes supérieures se sont pliées et ont décidé de nous lâcher. Pendant cinq longues heures, nous n’avons navigué que sous foc Ce n’est pas l’idéal pour progresser. Finalement, les réparations s’avèrent plus efficaces que jamais. Mais l’avarie se reflète aussitôt dans les données. Selon les dernières positions, nous avons perdu 70 milles par rapport aux autres. »
Comme il n’y a rien de mieux pour le moral qu’une navigation fantastique et de belles vitesses, l’humeur à bord de Doha 2006 est au beau fixe. L’Australien Paul Larsen apprécie particulièrement la vue. « Je me suis rendu en haut des montagnes de la « Grande Morsure Australienne », qui forme une grande bosse au sud de l’Australie. J’ai regardé au sud en direction de l’océan, c’est à dire à peu près où nous sommes actuellement, » écrit-il dans son carnet de bord. « Les montagnes sont énormes et paraissent sans fin tout comme peut l’être l’océan, à vos pieds, du haut de ces montagnes. Cette extrémité du continent est vraiment abrupte. Le panorama vous remplit de crainte et de questions, surtout par un jour comme celui-ci, balayé par le vent. Une terre se termine ici avec ses déserts et ses montagnes et l’autre, 2000 milles plus au sud commence avec ses montagnes et ses glaces. Je me demandais si quelque chose d’autre pouvait se trouver entre les deux. Et si oui, pourquoi. Bien maintenant, je suis là, donc je sais ce qu’il y a ici. Mais je ne parviens toujours pas à répondre à la deuxième question. Quelques fois, dans le feu de l’action, si on s’arrête et on réfléchit à ce qu’on est en train de faire, tout devient un peu surréaliste. »

Si les eaux du sud de l’Australie appartiennent aux pensées de Paul Larsen, à bord de Doha 2006, personne ne connaît cette zone aussi bien que le navigateur français Jacques Vincent. Ils ont surnommé la région le champ de Jacques le fermier. Paul Larsen écrit dans son carnet de bord que « les Albatros ont rejoint la fête. Je les appelle « les poulets de Jacques le fermier » puisqu’il s’agit du 8ème tour du monde de Jacques Vincent. J’ai blagué avec lui en disant que les Mers du Sud étaient juste un bon vieux champ pour lui et que cet énorme multicoque en fibres de carbone n’était qu’un tracteur parmi d’autres, bon pour parcourir des milles dans la ferme. Jusqu’à présent, l’entretien de la ferme s’est bien déroulé. » Au rythme où ils avalent les milles, ils pourraient naviguer au sud de la Nouvelle-Zélande dans 48h. C’est quelque chose que Will Oxlee, le navigateur, n’aurait jamais pu imaginer lors de son dernier passage dans la région. Quatre ans auparavant, il était skipper d’un des concurrents du Global Challenge, la course autour du monde contre les vents. « J’ai regardé en arrière et je me suis demandé comment nous avions bien pu réussir cela, » a-t-il déclaré lors d’une conversation par téléphone satellite. « La mer est tellement énorme. A cette époque, une bonne journée équivalait à 200 milles et c’était très difficile à atteindre. Aujourd’hui, nous alignons 500 milles par jour et, même si cela me coûte de le dire, c’est quelque chose qui se fait très facilement. »

Classement à 7h00 (HF)

1 – Doha 2006 à 16508 miles de l’arrivée
2 – Cheyenne à 613 miles du leader
3 – Deadalus à 1314 miles du leader
4 – Geronimo à 1350 miles du leader (attendu à Fremantle)

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