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Cadavres Exquis

13 Juil 2009

cadavres.jpgCommuniqué de presse du 13 juillet 2009 – En ouvrant ses portes à lart contemporain, le musée de Vernon affirme lambition de laisser pénétrer en ses murs les interrogations portées par notre société. Cest ce désir de susciter le questionnement sur notre être, de prendre du recul sur nos pratiques et notre quotidien, de nous laisser aller à la réflexion et non plus seulement à laction qui nous a conduit à proposer à Ulrike Vidalain une carte blanche pour investir les espaces du musée.

« Cest la meilleure part de la
beauté que celle quun tableau ne peut exprimer » écrivait Francis
Bacon. Cest à cette beauté invisible, à celle qui fait le sens de la
vie et sa richesse, quUlrike Vidalain nous rappelle. Artiste, elle
regarde là où nous tous ne portons pas toujours notre regard ; Ulrike
Vidalain sintéresse à la beauté du monde tel quil est. Sans
complaisance ni artifices, il sagit de porter notre condition de
vivants pris dans le cycle du devenir, dassumer cette vérité pour
mieux vivre chaque instant. Ce bonheur dêtre au monde transparait dans
chacune de ses uvres. Pourtant, derrière la séduction esthétique
immédiate, cest linsoutenable légèreté de lêtre de notre société que
questionne lartiste. Limage séduit pour mieux nous prendre et nous
surprendre. Devant lérosion des valeurs spirituelles, dans une société
de linstantanéité et dans un engrenage temporel qui ne nous permet
plus de prendre conscience de notre être, lartiste réaffirme le
questionnement sur lêtre et le devenir comme primordiaux. Si la vie
est plus que jamais faite de ruptures, de deuils et de transitions,
paradoxalement le tissu social et familial qui permettait de les
franchir nest plus. Face à ce constat, lartiste se fait passeur.

Ulrike Vidalain retravaille lidée des cadavres exquis surréalistes
jeu consistant à composer des poèmes ou des dessins à plusieurs, chacun
inscrivant un mot ou un motif sur un papier plié à linsu des autres
participants pour en retenir le principe de la pliure : plier pour
reprendre, recommencer, recoudre les morceaux, panser les plaies, après
avoir tourné la page. Elle nous propose de concentrer notre attention
sur ce quil reste de notre passé et de ce qui nous a constitué,
reliques profanes dans un monde désacralisé, pour en faire un nouveau
point de départ, nous en emparer et lenglober dans une nouvelle strate
sémantique ou création esthétique. Réintégrer ce quil reste dans le
cycle de la vie, reconnaitre la préciosité de ce qui nest plus en lui
redonnant présence, tel est le propos. Poignent dans son uvre toujours
en même temps la force dun élan vital et la fragilité essentielle de
notre être, cest de cette présence contradictoire qui est celle de la
vie quémane la poésie de son art.

Ulrike Vidalain crée comme elle pense en levant les barrières entre
techniques et disciplines, en croisant les références et les matériaux.
Résolument moderne sa pratique artistique reste profondément ancrée
dans la tradition par les interrogations quelle soulève et les
références culturelles quelle mobilise.

Le résultat : un art cinesthésique qui en appelle au regard, à louïe,
au toucher, un art qui demande une implication du corps, un engagement
de ce dernier dans le dialogue et la réception de luvre et ne saurait
se satisfaire dune contemplation intellectuelle.


Info/Presse :
Musée de Vernon
02 32 21 28 09

 

cadavres.jpg


 


Exposition du 10 juillet au 8 novembre
Musée AG Poulain
12, rue du pont
27200 Vernon

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