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Communiqué de presse commun de la CGT et du PCF

07 Nov 2005

Paris, le 7 novembre 2005 – Communiqué de presse commun de la CGT et du PCF –  Deux délégations du Parti communiste français et de la Confédération générale du travail, conduites par Marie-George Buffet et Bernard Thibault , se sont rencontrées le lundi 7 novembre 2005 au siège du Conseil national du PCF.

Elles ont procédé à un large échange de vues sur la situation politique, économique et sociale afin de préciser, chacune, leur démarche dans un contexte préoccupant pour les salariés et nos concitoyens.

Le gouvernement et le patronat sont engagés dans une offensive de très grande ampleur contre les droits sociaux, les revenus du travail, lemploi stable, qui porte atteinte au contrat social, un des fondements de notre démocratie. Cette politique saccompagne de la remise en cause et de la privatisation des services publics. Le MEDEF utilise tous ses leviers afin de modifier la donne sociale en la soumettant aux contraintes du libéralisme.


Elle provoque en France une insécurité sociale croissante dans toutes les couches de la population. Elle exacerbe les tensions sociales et génère lextension de la misère et de la pauvreté. Les événements actuels dans les milieux urbains, au-delà des violences  inacceptables qui doivent sarrêter, traduisent ces réalités. Cette situation appelle à une remise en cause des politiques menées jusquà présent. Cela confirme le besoin dune nouvelle et forte ambition sociale pour le pays sans précédent avec ce qui a été fait jusquà présent. Des initiatives de dialogue avec les acteurs de la vie locale doivent être prises sans délai. Cette offensive ultralibérale menée en France et en Europe sinscrit dans une phase de « compétitivité » effrénée et de mise en concurrence des travailleurs et des peuples au nom des lois du marché. Les conséquences qui en résultent aggravent les fortes inégalités au sein et entre les pays et régions du monde.

La CGT et le PCF combattent ces politiques antisociales et antidémocratiques. Elles réaffirment leur opposition à la privatisation dEDF et aux directives européennes de libéralisation des services. La nécessité de mettre en uvre de grandes mesures sociales face aux poids des choix économiques libéraux est au cur des évolutions à opérer en France et en Europe.

Ce constat partagé conduit chaque organisation à préciser sa stratégie pour tenter de faire prévaloir des choix en conformité avec ses prérogatives et la nature de son intervention. La CGT a tenu lors de cette rencontre à rappeler sa conception de ses rapports avec les partis politiques contenus dans la déclaration de sa Commission exécutive du 6 octobre 2005.

La CGT, tant au plan national, européen quinternational, semploie, à sa mesure, à favoriser le rassemblement des forces syndicales afin de peser sur les objectifs et décisions qui se prennent à différents niveaux. Cette démarche est essentielle pour la CGT qui veut promouvoir des garanties et des droits pour les travailleurs. La CGT apporte en ce sens sa contribution en proposant de concevoir un nouveau rapport au travail avec la sécurité sociale professionnelle. Cette proposition correspond à sa fonction revendicative. Elle ouvre des perspectives en sattaquant au délitement du travail dans la société, tout en instituant de nouvelles règles de droit donnant corps à un véritable emploi solidaire.

Le PCF a réaffirmé limportance quil accorde à laction, au rassemblement, aux responsabilités propres des forces syndicales qui demeurent soucieuses de leur indépendance. Il souhaite contribuer dans les mobilisations et les recherches dautres solutions à la convergence de toutes les forces qui se dressent, sur tous les terrains, contre le traitement de choc ultralibéral appliqué actuellement en France et en Europe. Cest le sens de laction de ses militant-e-s et de ses élu-e-s pour favoriser la résistance au gouvernement et au MEDEF, obtenir toute avancée possible, construire une alternative politique au libéralisme qui permette de répondre aux attentes des salariés et du peuple. Le PCF a, de ce point de vue, la conviction quune telle alternative ne pourra résulter que dun processus populaire, permettant aux salariés, aux citoyens délaborer à partir de leurs exigences, par la confrontation didées avec les formations de gauche, le contenu et les conditions dun tel changement. Ce processus de construction a besoin dêtre informé des opinions et propositions de lensemble des forces sociales.

Le PCF et la CGT ont confronté leurs propositions sur trois dossiers clés : lemploi, les services publics et la protection sociale et ont décidé dapprofondir leur échange à ce propos.

La CGT et le PCF ont également échangé leurs points de vue sur la démocratie sociale. Il sagit dun débat essentiel sur lequel gouvernement, partis politiques, syndicats doivent franchir une étape significative. Tout atermoiement face à la crise de représentativité des formations politiques, à la faiblesse dimplantation des syndicats, à la toute-puissance du pouvoir des actionnaires serait un risque sérieux pour la démocratie. Les deux délégations sont convenues de mettre en place, en ce domaine, un groupe de travail. Elles ont par ailleurs décidé chaque fois que lune ou lautre des organisations pense que cela peut être utile soit pour ses objectifs revendicatifs, soit pour sa propre réflexion de Parti Politique de se rencontrer dans le respect des prérogatives et de lidentité de chacun.

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