Communiqué de presse des Verts, du 1er septembre 2006 –
L’appel des syndicats de chirurgiens, obstétriciens et anesthésistes à pratiquer le dépassement d’honoraires est inacceptable sur le plan éthique, car il aboutit à remettre en cause l’accès aux soins égal pour tous. Qui peut croire que le malade confronté à une opération qui peut se traduire pour lui en termes de vie ou de mort aura la capacité de résister à une telle demande ? C’est bien pour sortir de cette logique d’un rapport inégal entre soignant et soigné qu’est né le système conventionnel, système que l’appel des 3 syndicats viole allègrement en préconisant un retour à la loi de la jungle.Cette décision des syndicats est d’autant plus inacceptable que la CNAM vient juste d’accepter de prendre en charge le surcoût de leurs primes d’assurance en responsabilité civile médicale. L’erreur médicale est avancée par les compagnies d’assurance pour justifier cette augmentation drastique des primes et la CNAM a entériné ce fait, en en compensant l’essentiel du coût, là encore sans contrepartie.
Le problème est réel, mais le traiter seulement en termes d’assurance, c’est le regarder par le petit bout de la lorgnette. Le vrai problème des erreurs médicales, c’est leur nombre : de 5 % à 19% des admissions selon les études nord américaines. C’est un coût humain considérable qui pourrait être largement évité, si la compétence acquise par la spécialisation et l’enrichissement continu au sein d’une équipe stable avec des temps d’échanges étaient privilégiés pour réduire l’anxiété et l’incertitude concernant les aspects techniques et relationnels des soins.
L’étude européenne NEXT a analysé la crainte des erreurs parmi près de 30 000 infirmiers européens et montré que la pression temporelle, l’incertitude sur les traitements, l’épuisement émotionnel, et de mauvaises relations interpersonnelles augmentaient significativement la crainte des erreurs.
Pour les Verts, l’avenir pour les professionnels de santé n’est pas dans une remise en cause du système conventionnel, et dans une fuite en avant tarifaire, mais dans la mise en ¦uvre d’une véritable politique de santé. Plus largement, la logique d’assurance n’est pas la solution à cette crise, pas plus qu’elle ne l’est à celle du système de santé dans son ensemble.
Les Verts se prononcent pour une refondation du système de santé basée sur le pilotage du système par les objectifs de santé et non par la logique d’assurance.
Ce sera l’objet des Assises Santé 2007 qu’ils organiseront à l’Assemblée Nationale le 7 Octobre prochain.
Les Verts
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