CONFÉRENCE DES PARTIES AU TRAITÉ SUR LA NON-PROLIFÉRATION DES ARMES NUCLÉAIRES CHARGÉ DEXAMINER LE TRAITÉ EN 2005 (SÉANCE EN COURS)
M. HASSAN HAMID HASSAN (Soudan) a indiqué que sa délégation est disposée à coopérer pleinement lors de cette Conférence dexamen pour que le monde soit libéré de la terreur que font peser les armes nucléaires. Le Traité sur la non-prolifération des armes nucléaires (TNP) est la pierre angulaire de nos efforts. Nous constatons avec satisfaction les progrès que ce Traité a permis de réaliser au cours des 35 dernières années.
Nous nous félicitons de la multiplication des zones exemptes darmes nucléaires bien que nous soyons préoccupés par la situation au Moyen-Orient. La création dune telle zone dans cette région ne sera pas possible tant quIsraël refusera de placer ses installations nucléaires sous le régime de garanties de lAgence internationale de lénergie atomique. Les conflits régionaux ne devraient en aucun cas justifier le développement et lutilisation de larme nucléaire. Malheureusement, des obstacles continuent dentraver le déroulement des travaux de cette Conférence.
M. ALBERTO G. ROMULO (Philippines) a déclaré que, durant la Guerre froide, le TNP avait contribué à limiter la prolifération et, de façon générale, à empêcher quune vingtaine de pays acquièrent larme nucléaire. Dans un monde en constante évolution, le risque nucléaire est laffaire de tous, a-t-il dit. Dans ce contexte, le TNP doit être adapté afin de pouvoir répondre aux nouvelles menaces et à la crise des mécanismes de désarmement, lobjectif étant déviter lérosion de lefficacité et de la crédibilité du TNP. Il conviendrait, par exemple, de renforcer les accords de garanties en vue de rétablir la confiance dans le régime de non-prolifération.
Poursuivant, le représentant a estimé que la dissuasion nétait plus une doctrine recevable, la diplomatie et le dialogue devant prévaloir. Pour empêcher la prolifération, les actions doivent également être menées au niveau régional, afin de réduire en amont les tensions et éviter que les conflits naissant à cette échelle ne se globalisent, a encore dit le représentant. Aux fins de renforcer le TNP, le représentant a plaidé pour une adoption universelle du modèle de protocole additionnel établi par lAIEA. Nous devons en outre trouver les moyens dempêcher les États de se retirer du Traité qui cherchent à se soustraire de leurs obligations dÉtat partie, a-t-il dit. Sagissant des zones exemptes darmes nucléaires, M. Romulo a demandé aux puissances nucléaires dadhérer au Protocole sur la zone exempte darmes nucléaires dAsie du Sud-Est, cela en vue de fournir aux États non dotés de larme nucléaire toutes les garanties négatives de sécurité requises.
M. ENRIQUILLO A. DEL ROSARIO CEBALLOS (République dominicaine) a déclaré que les problèmes complexes de sécurité exigent la coopération de lensemble de la communauté internationale. La vocation pacifiste de notre pays a été réaffirmée à maintes reprises. Lavenir du désarmement nucléaire est étroitement lié au Traité sur la non-prolifération des armes nucléaires (TNP). Lunique garantie contre lutilisation des armes nucléaires est leur élimination. Nous sommes également convaincus que les États sont en droit de recourir à lénergie nucléaire à des fins pacifiques. Il reste encore beaucoup à faire, notamment pour assurer la sécurité du transport maritime des matières radioactives. La protection de la mer des Caraïbes est une question prioritaire pour nous. Le transport de déchets radioactifs dans la mer des Caraïbes constitue une grave menace à la vie marine, à lenvironnement et à lindustrie touristique de la région. Lapplication stricte des traités de désarmement et de non-prolifération permettra de mettre un terme à cette menace. Nous appelons à la conclusion de nouvelles règles, notamment sur les questions des garanties en cas de pollution des milieux marins, des itinéraires choisis par les navires et des dommages en cas daccident.
M. CHRISTIAN WENAWESER (Liechtenstein) a émis le souhait que la présente Conférence dexamen soit loccasion de restaurer léquilibre dans le traitement des trois piliers du TNP, à savoir la non-prolifération, le désarmement et les utilisations pacifiques de lénergie nucléaire. Pour cela, les parties doivent réaffirmer leur confiance dans les régimes existants de non-prolifération et de désarmement. Afin de contribuer au renforcement des modalités de mise en uvre du TNP, le Lichtenstein a décidé de ratifier le protocole additionnel de lAIEA, a indiqué M. Wenaweser. Nous appelons les 106 autres États qui ne lont pas encore fait à ratifier également ce Protocole nécessaire au renforcement du régime de vérifications de lAgence. Si lon considère le TNP comme lunique instrument juridique international contraignant visant à prévenir la prolifération darmes nucléaires et à assurer la sécurité et la paix dans le monde, nous devrions nous assurer que le cadre institutionnel du Traité permet aux parties duvrer le plus efficacement possible.
Poursuivant, le représentant a estimé que les possibilités dessais nucléaires existaient toujours et que ces essais constituaient une menace pour la sécurité internationale. Dans ce contexte, lopposition de certains États dotés de larme nucléaire au Traité dinterdiction complète des essais nucléaires (TICEN) freine lentrée en vigueur de ce Traité important. Dans limmédiat, nous souhaiterions que les puissances nucléaires défendent avec davantage de conviction le moratoire sur les essais nucléaires. Sagissant de lidée délaborer un traité dinterdiction de production des matières fissiles, le représentant a expliqué quun tel instrument aurait des applications bénéfiques pour les États dotés et non dotés de larme nucléaire. Les premiers y trouveraient loccasion de réaffirmer leur volonté de parvenir aux objectifs communs de désarmement et de non-prolifération tout en donnant aux seconds des garanties de sécurité.
Laisser un commentaire
Vous devez vous connecter pour publier un commentaire.