Publier un communiqué de presse, le 28 Février 2025 – Durant la nuit du 24 au 25 février 2025, un vol de caravane survient à Jurbise en Belgique. Les pneus du véhicule stationné avec la caravane sont crevés par les auteurs pour éviter tout risque de poursuite.
La caravane est géolocalisée. Le système indique que la caravane a été remorquée par les auteurs jusqu’à Roubaix, rue de la Reine, où est installé un important camp de voyageurs et s’y trouve depuis 05h22 du matin.
Alors qu’il sait qu’il s’agit maintenant d’une course contre la montre, le propriétaire avise immédiatement la police belge et se rend sur place accompagné de son frère tout en avertissant également la police nationale française. Le lieu de la géolocalisation est communiqué mais commence alors une série de difficultés pour la victime.
L’opérateur ne connait pas la rue et la victime doit expliquer où celle-ci se trouve tout en n’étant pas du tout de la région. Il s’avèrera que la localisation en question est un nouveau zoning fraichement achevé.
En route la police nationale affirmera qu’une équipe s’est rendue sur place sans rien trouver. Toutefois, la victime elle-même des services de police en Belgique ne se dégonfle pas et poursuit sa route. Une fois sur place, près de 40 minutes se sont déjà écoulées depuis le premier appel et aucune équipe de police n’est présente sur place. La victime stationne son véhicule à l’entrée du zoning et son frère reste au volant prêt à barrer la route en cas de fuite des auteurs. La victime se rend alors à pied jusqu’à l’entrée du camp pour confirmer l’identification de son véhicule. La caravane est bien présente et des individus sont affairés à la vider de son contenu.
La victime rappelle la police nationale qui indiquera, face à son étonnement qu’aucune patrouille ne soit encore arrivée, qu’aucune voiture n’est disponible et que les services font ce qu’ils peuvent.
Près de 20 minutes s’écoulent encore sans qu’aucune patrouille ne se présente.
Le frère de la victime ne voyant plus celle-ci, décide d’appeler lui-même la police nationale. Il indique que la victime est membre des services de police en Belgique et qu’elle est entrée seule dans le camp, que ça risque donc de mal tourner. Ce n’est qu’à ce moment là qu’une équipe se rend sur place.
A l’arrivée de la police, la victime qui observait toujours les auteurs occupés autour de sa caravane se dirige vers l’équipe pour lui donner les informations concernant sa caravane et sa position dans le camp. L’équipe de police intime l’ordre à la victime de rester à l’écart et se rend à faible allure vers la position. Naturellement, à la vue de la voiture de police, les auteurs se sont dispersés et sont entrés dans leurs propres caravanes. Deux des personnes présentes autour de la caravane quitteront même librement le camp en véhicule.
La victime fournit les clefs de la caravane et des détails à propos de la caravane à une seconde équipe de police arrivée sur place pour prouver sa propriété sur le véhicule déjà complètement vidé par les auteurs et sur lequel des fausses plaques sont déjà apposées. L’équipe reviendra en signalement que les clefs n’ouvraient pas mais ceux-ci ont en fait essayé d’ouvrir la porte dont la serrure a probablement été forcée. Les autres ouvrants ouvrent parfaitement.
Enfin convaincus par la version de la victime, la police l’invite à quitter les lieux pour se rendre au poste de police de Roubaix pour y être entendue et lui refuse le droit de remorquer la caravane au motif que celle-ci sera enlevée par un dépanneur sur ordre de l’officier de police judiciaire aux fins utiles à l’enquête et notamment le passage de la scientifique.
Le victime identifie quelques objets laissés au sol à proximité d’autres caravanes lui appartenant et quitte les lieux après avoir constaté que sa caravane avait été entièrement vidée de son contenu, des éléctros jusqu’au linge de lit en passant par la vaisselle. C’est surtout l’absence de documents importants à l’activité de sa société et des clefs de sécurité qui retient toute son inquiétude. La victime obtempère malgré tout aux directives de la police et se rend au poste de Roubaix, encore confiante quant aux suites apportées par les services de la police nationale.
C’était sans compter sur le fait que la police ne procèdera a aucune identification sur place et ne tentera pas une seule seconde d’identifier et de récupérer le contenu volé dans la caravane laissant ainsi un préjudice de plusieurs milliers d’euros se disperser dans les différentes caravanes des auteurs.
Mais les déboires du propriétaire n’allaient pas s’arrêter là. Arrivé au poste, on l’informe qu’il va être entendu pour la restitution de sa caravane. Il n’est plus question de passage de la scientifique mais la victime doit désormais s’acquitter des frais auprès de Roubaix dépannage pour un montant de 740€ ! Oui, 740€ pour un remorquage sur moins de 2 kilomètres et alors que la victime avait suggérer d’emporter elle-même son bien… presque un nouveau vol !
Il n’est alors question d’aucune audition sur le contenu volé ou les dégâts occasionnés à la caravane ni même de description des auteurs. Un simple document de restitution à présenter au dépanneur.
La victime refuse de payer au motif qu’il s’agit de frais judiciaire à charge de l’état, le remorquage ayant été ordonné par la police nationale. Elle fait valoir l’arrêt de la cour d’appel de Douai du 25 novembre 2021 pour renforcer sa position mais se confrontera à un refus du dépanneur qui opposera alors un droit de rétention pourtant qualifié d’illégal par ce même arrêt de la cour et à la police nationale qui continuera d’affirmer que ces frais sont à charge de l’assurance du propriétaire ou à sa charge s’il n’est pas assuré. Une position qui renforcera le service de dépannage dans son refus de restituer le véhicule.
Après contact avec le central téléphonique du ministère de l’intérieur et le centre du GIPN de Paris, la victime se rend le lendemain dans un poste de gendarmerie afin d’y déposer plainte pour les manquements relevés et manifestes ainsi que pour la rétention illégale de sa caravane.
Une mise en demeure est transmise au service de dépannage laquelle est restée sans effet.
Le surlendemain des faits, soit le 26 février 2025, la victime se rend au poste de police de Roubaix et y rencontre le commandant divisionnaire en poste. Celui-ci reçoit la victime avec beaucoup d’empathie et reconnait à demi-mots que l’intervention n’a pas été optimale mais justifie que les délais d’attente n’étaient pas pour autant anormaux car Roubaix est la deuxième ville criminelle de France après Marseille et que la police ne dispose pas d’assez de moyens. Il confirmera que la caravane a bien été enlevée sur ordre de l’OPJ sans pour autant ce positionner sur la qualification de frais judiciaires préférant se rallier à la position de ces hommes.
Ce même manque de moyens sera avancé par l’OPJ que la victime rencontrera ensuite en présence du commandant. Celui-ci rejettera tout manquement au motif que le camp de voyageurs est trop important pour y procéder à la moindre interpellation. Il indiquera sur un ton supérieur que l’enquête n’est pas pour autant terminée et est même toujours en cours. La victime répond alors qu’elle est heureuse de l’apprendre mais s’interroge sur ce que les enquêteurs peuvent bien chercher, aucun inventaire des objets volés n’ayant été réalisé et aucune audition pour description des auteurs n’a été prise. Même l’état des lieux de la caravane n’a pas été réalisé alors qu’officiellement, le véhicule a déjà été restitué…
L’OPJ accusera alors la victime de vouloir de l’argent laquel s’en est défendue, souhaitant seulement récupérer son bien sans avoir à payer en plus un montant exorbitant alors qu’elle avait souhaité emmener elle-même sa caravane. Lorsque la victime a fait référence à l’arrêt de la cour d’appel, l’OPJ a refusé de le lire au motif qu’elle n’allait pas lui apprendre son métier et à rejeté toute option de frais qualifiés de judiciaires.
Le ton est monté et la victime a choisi de quitter la pièce face à ce manque de bonne foi.
Alors qu’elle quittait les lieux, la victime a entendu l’OPJ prononcer une phrase ironisant sur le fait que la police nationale n’était pas capable de faire son travail. La victime a alors répondu “Peut-être un peu”. L’OPJ s’est alors emporté accusant la victime d’outrage et la menacant de l’arrêter et de la mettre en cellule devant son épouse encore choquée par ce fait.
Pas déstabilisée, la victime a ajouté qu’il était heureux d’apprendre que pour ça au moins la police ne manquait pas de moyens et à quitté le poste non sans saluer le commandant divisionnaire manifestement désolé.
A ce jour, la caravane est toujours retenue par le dépanneur et la police nationale n’a toujours pas réalisé d’audition pourtant nécessaire à son enquête. L’IGPN n’a toujours pas réagi.
Il semble donc qu’en France, les bandes criminelles suffisamment organisées et importantes puissent jouir d’une certaine impunité alors que les victimes se voit menacer de la plus grande sévérité pour un seul mot pourtant fort proche de la réalité. Triste image de la république.
De deux choses l’une, soit la police manque cruellement de moyens ce qui permet à la criminalité de prospérer et il est plus qu’urgent de le dénoncer, soit il s’agit de manquements choquants des services de police. Peut-être un mélange des deux, ce que pourrait éclaircir l’IGPN.
Laisser un commentaire
Vous devez vous connecter pour publier un commentaire.