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Jour sans fin pour les annulations de dette

30 Sep 2005

Un pas avant, trois pas en arrière : Jour sans fin pour les annulations de dette
  
 

L’accord sur l’annulation de la dette multilatérale pris lors du G8 risque de subir un sérieux revers ce week-end à Washington lors des assemblées annuelles du FMI et de la Banque mondiale.

En juillet, les pays membres du G8 se sont accordés sur l’annulation de la dette multitatérale de 18 pays pauvres. Cet accord a par ailleurs été endossé par l’ONU la semaine dernière lors du Sommet mondial. Il devait être formellement adopté lors des assemblées annuelles du FMI et de la Banque mondiale. Pourtant, lundi, le président de la Banque mondiale, Paul Wolfowitz, a laissé entendre que les négociations autour de la proposition du G8 risquaient de ne pas aboutir ce week-end.

“C’est un jour sans fin pour les annulations de dette des 18 pays concernés par l’accord” explique Jonathan Hepburn, responsable du plaidoyer pour Oxfam International à Washington. “En juillet, les pays du G8 annonçaient au monde entier qu’un accord était trouvé. Pourtant, aujourd’hui, il risque fort d’être vidé de sa substance.”

Il est en effet menacé par certains pays créanciers qui refusent de garantir qu’ils prendront en charge leur part des coûts liés aux annulations de dette et par d’autres qui veulent imposer des conditionnalités supplémentaires inutiles aux pays pauvres.

“Reporter ces annulations de dette porterait un coup terrible au développement des pays concernés par l’accord” assure Sébastien Fourmy, chargé de campagne à Agir ici et membre de l’équipe d’Oxfam International à Washington durant les assemblées. “Chaque dollar dépensé pour le remboursement de la dette est un dollar en moins pour subvenir aux besoins essentiels des populations.”

Les pays du G8 ont également reconnu le droit pour les pays pauvres d’être les principaux maîtres d’uvre de leur développement. A cet effet, des conditionnalités comme la libéralisation du commerce ou la privatisation des services auraient dû être débattues lors de ces assemblées. Pourtant, toutes les discussions à ce propos ont été évacuées du programme des assemblées de ce week-end.

Oxfam International et Agir ici (membre observateur d’Oxfam International en France) demandent au FMI et à la Banque mondiale de mettre fin aux conditionnalités économiques qui, pour beaucoup, minent le développement des pays les plus pauvres et détournent l’aide au développement de ses objectifs de lutte contre la pauvreté. D’autre part, nous leur demandons d’évaluer tous les ans l’efficacité et les conséquences de leurs conditionnalités.

Oxfam International publie ces jours-ci un nouveau rapport : “Beyond HIPC: the Future of Debt Cancellation”. Ce document souligne les étapes qui restent à franchir afin de finaliser l’accord de juillet et pointe un impératif essentiel : les annulations de dette doivent être élargies à tous les pays qui en ont besoin pour faire reculer concrètement la pauvreté.

“Le FMI et la Banque mondiale doivent changer de braquet et, au-delà des considérations financières, placer la réalisation des objectifs de développement au cur de leurs politiques d’annulation de dette” conclue Sébastien Fourmy.

  
  Contact presse
Laetitia Guidi : 01 56 98 24 46 ou [email protected]

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