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La génétique de la souris au service de l’homme

16 Déc 2005

Les causes dune paralysie des membres inférieurs sont élucidées à lUniversité de Genève (UNIGE)

PRESSE, INFORMATION, PUBLICATIONS Genève, le 16 décembre 2005 – Cest en analysant une souris souffrant dune paralysie des membres inférieurs quun chercheur de la Faculté des sciences de lUniversité de Genève (UNIGE) a pu identifier les causes génétiques de ce handicap. Membres du pôle de recherche national Frontiers in Genetics, le scientifique apporte ainsi une meilleure compréhension de la genèse et de lorganisation des cellules nerveuses qui, au sein de notre moelle épinière, contrôlent lactivité motrice de nos bras et de nos jambes. Les résultats de ces travaux viennent de faire lobjet dun article dans le magazine américain Genes and Development.

Comme souvent en génétique, le travail de Basile Tarchini, assistant dans léquipe du prof. Denis Duboule de lUNIGE, commence avec une souris de laboratoire : traînant la patte, anormalement raide, celle-ci présente des signes évidents de paralysie de larrière-train. Pour tenter de résoudre cette énigme, le jeune spécialiste en biologie moléculaire du développement sengage alors dans une véritable enquête scientifique, travail dinvestigation qui durera six ans.

Sur la piste génétique

Dans un premier temps, M. Tarchini effectue de nombreux croisements à partir de la souris en question : tous donnent des portées manifestant le même handicap, ceci dans de vastes proportions. Ce premier résultat confirme la piste génétique et permet également de localiser précisément un défaut dans un morceau de chromosome. Ce chromosome, cest celui qui contient les fameux «gènes architectes», les gènes Hox pour létude desquels le laboratoire du prof. Duboule est célèbre depuis maintenant plusieurs années.

Comprendre la disparition des gènes

Une fois la nature de lerreur moléculaire déterminée, le chercheur se lance dans létape suivante de son investigation, afin de comprendre comment le défaut génétique, cest-à-dire la disparition de plusieurs de ces gènes architectes, a conduit à la paraplégie dont est atteinte la souris.

La solution lui apparaît en utilisant une collection de souris génétiquement modifiées au niveau des mêmes gènes que ceux de la souris initiale. Pour cela, il fait appel à une méthode dingénierie chromosomique appelée TAMERE, mise au point par le laboratoire de lUNIGE, et qui autorise la comparaison de la portée de souris avec la souris mutante naturelle. Les observations montrent alors que la disparition de certains gènes ouvre la voie à dautres gènes, qui sengouffrent dans la brèche et perturbent le développement normal de cellules nerveuses. Or, ces dernières correspondent aux cellules qui, dans un contexte sain, colonisent les membres inférieurs. Ainsi, les pattes arrière de la souris paralytique se retrouvent dépourvues de nerfs importants.

Lhomme, à pas de souris

Les résultats de cette longue étude génétique de la souris sont aujourdhui dun grand intérêt pour lhomme. Ils offrent notamment une meilleure compréhension de la manière dont sont fabriquées les cellules nerveuses chez lembryon humain. Grâce aux travaux de ce laboratoire de lUNIGE, on sait dorénavant pourquoi certaines cellules nerveuses sont destinées à devenir des neurones moteurs, cest-à-dire à former les nerfs qui nous permettent de bouger nos bras et nos jambes.

Pour de plus amples informations, nhésitez pas à contacter

Denis Duboule au +41 22 379 67 71 ou à [email protected]

Tous les communiqués sont disponibles à ladresse :

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Tél. 022 379 77 17 | Fax 022 379 77 29

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