Date
Catégories
Auteurs

L’AFRIQUE DU SUD, MÉDIATEUR DE L’UNION AFRICAINE POUR LA CÔTE D’IVOIRE

27 Avr 2005

Communiqué de presse – Conseil de sécurité

LAFRIQUE DU SUD, MÉDIATEUR DE LUNION AFRICAINE POUR LA CÔTE DIVOIRE, PROPOSE AU CONSEIL DADAPTER LE MANDAT DE LONUCI POUR FACILITER LAPPLICATION DE LACCORD DE PRETORIA

 

Le Vice-Ministre des affaires étrangères de lAfrique du Sud, M. Aziz Pahad, a proposé ce matin aux membres du Conseil de sécurité de modifier le mandat de lOpération des Nations Unies en Côte dIvoire (ONUCI) pour ladapter aux mesures prévues par lAccord de Pretoria du 6 avril et contribuer à laccélération du processus de paix dans le pays.  M. Pahad représentait ce matin son Président, M. Thabo Mbeki, Médiateur de lUnion africaine sur la situation en Côte dIvoire.

La signature par les parties ivoiriennes de lAccord de Pretoria est perçue par lensemble de la communauté internationale comme un signe despoir pour la Côte dIvoire.  Ce nouvel Accord, qui complète les Accords de Linas-Marcoussis et les Accords dAccra, contient des dispositions clefs comme la déclaration commune de cessation des hostilités; le désarmement et démantèlement des milices sur lensemble du territoire; la mise en uvre du Plan national de désarmement, démobilisation et réinsertion (DDR); sécurité dans la zone sous la responsabilité des Forces nouvelles; sécurité des membres du Gouvernement issus des Forces Nouvelles; commission électorale indépendante et organisation des élections.

De lavis de M. Pahad, la Côte dIvoire aura besoin de lexpertise des Nations Unies pour établir des mesures de confiance et organiser les élections du 31 octobre 2005.  En vue de préparer des élections libres, justes et transparentes, les parties signataires ont donné mandat au Médiateur dadresser une requête à lONU, au nom du peuple ivoirien, pour quelle participe à leur organisation, a-t-il rappelé.  À cette fin, elle devrait mettre en place une structure impartiale qui assisterait la Commission électorale indépendante ainsi que le Conseil constitutionnel.  LAccord de Pretoria prévoit aussi que lONUCI forme 600 membres de la police civile issus des Forces armées des Forces Nouvelles et aide au démantèlement des milices.  Pour cela, a-t-il déclaré, il est nécessaire que le Conseil de sécurité adapte le mandat de lONUCI.

Le Représentant permanent de la Côte dIvoire, M. Philippe Djangone-Bi, a garanti que le récent Accord de Pretoria nautorisait aucune interprétation partisane.  En ce qui concerne la question très sensible de larticle 35 de la Constitution sur les conditions déligibilité à la présidence de la République, il a indiqué que le Président Gbagbo se prononcera sur cette question lors dune déclaration radiotélévisée à la Nation le 27 avril.  Cette intervention télévisée, a estimé le Représentant permanent de la France, M. Jean-Marc de La Sablière, devrait permettre de lever les obstacles majeurs à la crise.  Le Conseil doit désormais tout faire pour soutenir ce processus en veillant à ce que les engagements pris à Pretoria soient tenus, a-t-il ajouté.  La France, a-t-il indiqué, déposera dans les prochains jours un projet de résolution en prévision du renouvellement du mandat de lONUCI.  Ce texte envisage le renforcement du rôle de lONUCI en vue dassurer le bon déroulement du processus électoral et des opérations de désarmement, démobilisation et réinsertion.

SITUATION EN CÔTE DIVOIRE

M. AZIZ PAHAD, Vice-Ministre des affaires étrangères de lAfrique du Sud, sexprimant au nom de la mission de médiation de lUnion africaine en Côte dIvoire, a souligné que lAccord de Pretoria, conclu le 6 avril 2005, offre incontestablement un nouvel espoir de paix pour la Côte dIvoire.  La réunion qui a permis de conclure lAccord de Pretoria était présidée par le Président de lAfrique du Sud, M. Thabo Mbeki, et sétait déroulée dans une atmosphère détendue.  Le Ministre a ensuite détaillé le contenu de lAccord en précisant quil contenait des dispositions clefs comme la déclaration conjointe de cessation des hostilités; et celles prévoyant le démantèlement des milices à travers le pays.  LAccord prévoit aussi le désarmement, la démobilisation et la réinsertion des forces armées en vue de créer une armée unifiée dans le pays ainsi quun plan permettant dassurer la sécurité du Conseil des ministres du Gouvernement de réconciliation nationale.  Les parties sengagent à apporter des amendements à la composition et au fonctionnement de la Commission électorale afin de garantir la tenue délections libres et transparentes.  Il a été question lors de cette réunion de finaliser la proposition damendement à larticle 35 de la Constitution ivoirienne sur les critères déligibilité des candidats à lélection présidentielle.  À cet égard, il a été demandé au Médiateur de prendre une décision après consultation avec lUnion africaine et le Secrétaire général.

Évoquant les progrès réalisés depuis la signature de lAccord de Pretoria, le Vice-Ministre est revenu dans le détail sur le processus déligibilité des candidats.  En vertu de larticle 35 de la Constitution, le Président Gbagbo aurait recours, après consultation avec le Président de lAssemblée nationale et le Conseil constitutionnel, à larticle 48 de la Constitution qui autoriserait le Conseil constitutionnel ivoirien  à accepter léligibilité des candidatures présentées par les parties à lAccord de Linas-Marcoussis.  À cette fin, le Président Gbagbo a organisé une série de consultations avec les syndicats, les groupes de femmes, les jeunes, et les chefs traditionnels, les membres du Parlement et les membres de larmée afin de discuter de lAccord de Pretoria.  Il en est ressorti que le Président Gbagbo devrait, afin de promouvoir la paix, recourir à larticle 48 de la Constitution pour donner effet à un amendement comme le recommande le Médiateur.  Le Président Gbagbo devrait faire une déclaration prochainement sur lapplication de larticle 35 de la Constitution ivoirienne.  Le Vice-Ministre est également revenu sur le processus de DDR en précisant que les armes lourdes avaient été retirées des lignes de front.  Par ailleurs, un nombre important de ministres ivoiriens sont revenus à Abidjan afin de reprendre leurs fonctions.

Il existe deux domaines qui exigent lassistance des Nations Unies, à savoir la promotion de mesures de confiance et lassistance électorale pour les élections du 31 octobre 2005.  En vertu de lAccord de Pretoria, le Président Gbagbo a demandé aux Nations Unies de mettre en place une structure impartiale qui fournirait une aide à la Commission électorale indépendante ainsi quau Conseil constitutionnel.  Les Nations Unies devraient aussi faciliter la délivrance de documents didentité.  Dans le domaine de la sécurité, les dirigeants ivoiriens ont demandé une aide dans plusieurs domaines.  Il sagirait de protéger les sites de cantonnement des Forces Nouvelles et, dans ce cadre, le Conseil de sécurité sera amené à envisager le déploiement dune force spéciale dans le cadre de lONUCI.  LAccord de Pretoria prévoit aussi que lOpération des Nations Unies forme 600 membres de la police civile tandis que lon attend quelles aident au démantèlement des milices.  Pour cela, il est nécessaire dadapter le mandat de lONUCI pour quelle soit en mesure de réaliser les tâches supplémentaires prévues par lAccord de Pretoria.

Intervenant au nom du Président en exercice de lUnion africaine, M. SIMEON ADEKANYE (Nigéria) a réaffirmé de lengagement de lUnion africaine pour la paix et la stabilité en Côte dIvoire.  Il a estimé quaprès les Accords de Linas-Marcoussis et dAccra, lAccord de Pretoria du 6 avril dernier marquait une étape importante dans les efforts de lUnion africaine pour le règlement de la crise.  Il sest dit heureux de constater que les parties se soient accordées sur la tenue délection en octobre 2005, dans un accord qui comble les lacunes des textes précédents.  Il a invité les dirigeants des parties au conflit à aller au-delà des engagements et se montrer prêts à faire des sacrifices dans lintérêt commun.  Il a ajouté que lAccord de Pretoria conclu le 6 avril dernier donnait loccasion aux dirigeants ivoiriens de défendre les intérêts des citoyens ivoiriens.  Il a souhaité que la présence des Nations Unies soit renforcée et devienne plus visible en Côte dIvoire.  Il a tout particulièrement insisté sur le renforcement des opérations de DDR.  Il a demandé que le Conseil de sécurité soutienne les initiatives de lUnion européenne en entérinant lAccord de Pretoria ainsi que la décision prise au sujet de larticle 35 de la Constitution ivoirienne, relatif aux conditions de participation aux élections, qui reste une pomme de discorde

M. JEAN-MARC DE LA SABLIÈRE (France) a rappelé que le 28 mars dernier, la France avait indiqué ses raisons de considérer la situation préoccupante en Côte dIvoire.  Aujourdhui, notre message contient une note despoir à la suite de la conclusion de lAccord de Pretoria qui donne une nouvelle chance à la paix en Côte dIvoire.  Le représentant a salué les efforts du Président dAfrique du Sud et sest félicité du rôle moteur que celui-ci a joué et continuera de faire.  Cet Accord complète les précédents accords, à savoir les Accords de Linas-Marcoussis et dAccra, et souligne dans les détails des points clefs.  La feuille de route des parties ivoiriennes est claire et ne souffre aucune ambiguïté.  Tout repose donc maintenant sur la mise en uvre effective de cet Accord par toutes les parties.  Nous avons déjà noté des signaux positifs comme lamorce de discussions sur les processus de désarmement, démobilisation et réinsertion (DDR).  Le dialogue est de retour et doit se poursuivre jusquau lancement effectif des opérations de cantonnement et de désarmement.  Les armes lourdes ont déjà été retirées du front, ce qui est un progrès tangible.  Le Président Gbagbo devra bientôt se prononcer sur la modification de larticle 35 de la Constitution qui devrait permettre de lever les obstacles majeurs à la crise.  Ce sera le signe clair que la Côte dIvoire relève enfin la tête.  Le Conseil doit désormais tout faire pour soutenir ce processus en veillant à ce que les engagements pris à Pretoria soient tenus.  Le Conseil doit renouveler dans les prochains jours le mandat de lONUCI et nous déposerons dans les prochains jours un projet de résolution dans ce sens qui doit renforcer lOpération en vue du bon déroulement du processus électoral et des opérations de DDR.

Sir EMYR PARRY JONES (Royaume-Uni) sest félicité du rôle personnel du Président Mbeki dans la finalisation de lAccord de Pretoria le 6 avril dernier.  Pour ce qui est du renforcement de lONUCI, il a estimé que celui-ci concernait la sécurité des Forces Nouvelles, le recrutement de la police et le désarmement des milices.  Il a particulièrement insisté sur limportance des élections prévues en octobre 2005 et de la nécessité de bien diviser le travail entre les trois forces présentes sur le territoire.  Il a rappelé que le processus de DDR était une étape décisive de la réalisation de la paix en Côte dIvoire.  Il a appuyé la tenue délections libres et justes, dès que cela sera possible, en souhaitant que tous les candidats soient effectivement autorisés à se présenter aux élections présidentielles, même si des arrangements juridiques doivent être obtenus à cet effet.  Le représentant britannique a jugé nécessaire de progresser au niveau des sanctions qui ont jusquici joué un rôle important pour amener les parties à la négociation.  La mise en uvre des Accords de Linas-Marcousssis et de Pretoria, a-t-il insisté, est essentielle à la paix.  Il a fait sienne la nécessité pour le Conseil dentériner les conclusions de lAccord de Pretoria et de la décision prise au sujet de larticle 35 de la Constitution ivoirienne relatif aux conditions de participation aux élections.  Il faut tenir compte, a-t-il conclu, de tous les aspects de la politique avec une stratégie évolutive, c’est-à-dire une prise en charge progressive par les Ivoiriens eux-mêmes accompagnée dune stratégie de sortie pour lONUCI.

M. JOEL W. ADECHI (Bénin) a estimé que lAccord de Pretoria a ouvert de nouvelles perspectives à la crise qui secoue la Côte dIvoire depuis 2002.  Cet Accord couvre lensemble des aspects de la crise et a permis de forger un consensus sur des questions délicates que sont le processus de désarmement, démobilisation et réinsertion (DDR), le désarmement des milices, lorganisation des élections et la mise en place dune commission électorale indépendante.  Les parties ont fait la preuve de leur détermination à travailler ensemble notamment pour ce qui est des critères déligibilité à la présidence de la République.  Il faudra désarmer non seulement les hommes mais aussi les curs et les micros, a souligné le représentant.  Cet Accord doit donner une nouvelle impulsion à la paix.  Le Conseil se doit de renouveler son engagement à continuer de soutenir le pays dans le processus de paix.  La nouvelle dynamique créée par lAccord de Pretoria devra être soutenue par les Nations Unies notamment dans les domaines de la formation des forces de police, de lappui à lorganisation des élections, de laide à la démobilisation des milices et de la supervision du processus de DDR.  Dans cette optique, il est important de revoir le mandat de lONUCI, compte tenu des fonctions quelle est appelée à remplir.  Le représentant a souhaité le maintien de la présence du Médiateur qui a fourni un suivi de proximité de la situation.  La solution à la crise est à portée de main.

M. ABDALLAH BAALI (Algérie) a félicité le Président Mbeki et le Gouvernement sud-africain pour leur extraordinaire contribution en faveur de la paix en Côte dIvoire.  Il a aussi apprécié que les acteurs politiques ivoiriens aient fait preuve dun sens élevé des responsabilités et su saisir cette dernière chance pour conclure un compromis politique et sortir de la crise de façon pacifique.  Pour le représentant de lAlgérie, lAccord de Pretoria ouvre des perspectives raisonnablement prometteuses pour la réactivation du processus de paix et il convient que tous les acteurs concernés assument correctement leurs rôles.  Il a souligné limportance de la confiance dans ce processus, dont le succès est en outre subordonné au lancement des autres volets de lAccord.  M. Baali a aussi rappelé la nécessité de mettre en conformité le dispositif législatif pour que les élections doctobre prochain se tiennent dans de bonnes conditions.

La communauté internationale, a souligné le représentant, ne peut laisser passer cette occasion historique pour aider les Ivoiriens à retrouver la paix et la stabilité.  Si les parties savent que la médiation engagée bénéficie du soutien de la communauté internationale, les obstacles qui vont surgir seront dautant plus faciles à surmonter.  Il a aussi mis laccent sur lappui politique, ainsi que sur une assistance financière et technique cruciale pour laboutissement du processus.  Le représentant a apprécié lidée de recrutement, à titre transitoire, de 600 membres des Forces Nouvelles chargées, en coopération avec les éléments de lOpération de lONU en Côte dIvoire (ONUCI), de la sécurité dans le nord du pays.  Enfin, rappelant que les institutions financières internationales ont suspendu leur coopération avec le pays, M. Baali a invité à trouver rapidement une solution à ce problème.  Aucun effort ne doit être épargné pour réussir le pari de la paix dans ce pays, a-t-il rappelé.

M. SHINICHI KITAOKA (Japon) sest félicité de la convocation de la réunion daujourdhui, qui tombe à point nommé.  Il sest dit satisfait de lAccord de Pretoria qui constitue la preuve de lengagement des parties ivoiriennes dans le processus de paix.  À cet égard, il a salué les efforts du Président Mbeki et de lUnion africaine dans la promotion de lAccord, qui donnent un bel exemple de la façon dont les Africains peuvent résoudre un problème africain.  Il a invité toutes les parties ivoiriennes à respecter scrupuleusement les dispositions des accords déjà conclus, se disant encouragé par les premières étapes quelles ont prises, comme la réunion entre les Forces armées de Côte dIvoire et les forces armées des Forces Nouvelles qui sest tenue le 14 avril.

En ce qui concerne les sanctions, le représentant a considéré quil était trop tôt pour appliquer de telles mesures contre des individus, alors que les Ivoiriens font actuellement preuve de volonté dans la revitalisation du processus de paix.  Cependant, a-t-il averti, il ne faut prendre aucun retard dans la préparation des élections qui doivent se tenir en octobre prochain.  Tout retard dans la mise en uvre de lAccord soumettra les parties ivoiriennes à des sanctions.  Enfin, sagissant du rôle des Nations Unies dans le processus de paix, il a déclaré attendre avec impatience les recommandations du Secrétaire général relatives à la façon dont lOpération de lONU peut jouer un rôle efficace dans la tenue des élections avec les ressources disponibles.  Par ailleurs, au vu de la situation précaire en termes de sécurité dans le pays, le représentant a évoqué la question du renforcement des Casques bleus.  M. Kitaoka a conclu en rappelant que 30 millions de dollars supplémentaires ont été attribués aux opérations de maintien de la paix, dont 6 millions versés par le Japon, pour la reconstruction et le développement du pays, estimant quils pourraient être mieux utilisés si les parties ivoiriennes ne créaient pas linsécurité.

Pour M. GHEORGHE DUMITRU (Roumanie), lAccord de Pretoria a clarifié la marche à suivre pour la restauration de la paix en Cote dIvoire.  Après des mois de blocage, lespoir existe enfin.  Pour M. Dumitru, les priorités sont claires.  Le processus de désarmement, y compris des milices, doit commencer tout de suite et se dérouler avec succès.  Il faut également préparer ardemment les élections doctobre prochain.

La Roumanie salue les signes encourageants, à savoir la décision commune de retirer les armements lourds du front et lentrée au Gouvernement des deux ministres des « Forces Nouvelles ».  Mais M. Dumitru a admis que labîme de méfiance qui existe entre les deux parties ne pourra pas disparaître subitement, affirmant que « le processus de réconciliation sera difficile et de longue haleine ».  La communauté internationale devra rester vigilante, a-t-il déclaré, afin dassurer labandon complet de loption militaire.  Le respect de lembargo sur les armes continuera de faire lobjet de lobservation stricte du Conseil de sécurité.  Les responsabilités de lONUCI dans lorganisation délections libres, ouvertes et transparentes et dans le processus de désarmement vont saccroître.  La Roumanie estime donc quune augmentation des ressources de lONUCI est nécessaire, de même quune révision de son mandat.

M. CÉSAR MAYORAL (Argentine) sest dit heureux de constater le succès de la médiation menée par le Président de lAfrique du Sud, au nom de lUnion africaine.  Un succès qui, selon lui, démontre lutilité de la coopération entre le Conseil de sécurité, lUnion africaine et des organisations sous-régionales comme la Communauté économique des États dAfrique de lOuest (CEDAO).  Sagissant de lAccord de Pretoria du 6  avril dernier, il sest réjoui quil a été accompagné non seulement de la fin des hostilités mais également du lancement par les parties des opérations de DDR, et dun processus damendement de larticle 35 de la Constitution ivoirienne.  Il a estimé indispensable de garantir la sécurité des membres du Gouvernement de réconciliation nationale, des membres des Forces Nouvelles, en souhaitant lapplication intégrale dun accord qui mettra fin au cercle vicieux de lescalade de la violence.  Il a demandé aux donateurs de soutenir la mise en uvre du processus de DDR visant au désarmement et à la réinsertion des membres des milices.  Le moment est venu, a-t-il insisté, pour que les citoyens de Côte dIvoire agissent de manière responsable, dans lintérêt de la paix.

M. PAULO ROBERTO CAMPOS TARISSE DA FONTOURA (Brésil) sest félicité du rôle de leadership joué par lUnion africaine qui renforce ainsi son rôle légitime de promotion de la paix en Afrique.  Les nouvelles sont encourageantes en Côte dIvoire.  Les parties ivoiriennes doivent maintenant prendre rapidement une décision permettant à tous les candidats de se présenter aux élections présidentielles.  Sur le front militaire, le représentant sest félicité du retrait des armes lourdes de la ligne de front et a demandé aux parties de respecter le calendrier tel que défini à Bouaké pour lachèvement du processus de désarmement, démobilisation et réinsertion (DDR).

M. ALEXANDER V. KONUZIN (Fédération de Russie) sest dit satisfait du résultat des négociations entre les parties ivoiriennes réunies à Pretoria.  Il a espéré une mise en uvre réelle par les parties de leurs obligations.  Il a jugé important le lancement du processus de désarmement et de lamendement de larticle 35 de la Constitution relatif aux conditions de participation aux élections présidentielles.  Il a défini comme très importante laction du Président Mbeki dans le cadre de lUnion africaine.  Tout en soulignant le rôle déterminant de lONUCI, appuyée par les forces françaises, il a insisté que la responsabilité première pour régler la crise incombait aux Ivoiriens eux-mêmes.  Cest pourquoi, il a exhorté les parties à nourrir, jusquà ce quune paix durable soit réalisée, les espoirs nés de lAccord conclu à Pretoria le 6 avril dernier.    

Mme ELLEN MARGRETHE LØJ (Danemark) a, elle aussi, salué les progrès réalisés récemment qui ont permis de donner une chance à la paix en Côte dIvoire.  Nous appuyons lAccord de Pretoria ainsi que les dispositions relatives à la relance des négociations dans la zone de confiance et le processus de désarmement, démobilisation et réinsertion.  Il faut encore mettre au point les détails et les fondements juridiques pour la tenue délections justes et équitables.  Les parties devront encore déterminer les critères déligibilité des candidats à la présidence de la République.  LAccord de Pretoria demande aussi une participation accrue des Nations Unies sur le terrain, ce que la délégation danoise soutient, a indiqué la représentante.  Nous sommes en faveur de lextension du rôle et de la présence de lONUCI même si les partenaires régionaux ont également un rôle important à jouer.  Cependant, la situation dans louest de la Côte dIvoire est préoccupante en raison dactes de violence sur une base ethnique.  Dans ce contexte, les mesures dembargo sur les armes doivent être strictement appliquées.

M. ADAMANTIOS VASSILAKIS (Grèce) a tout dabord salué la signature de lAccord de Pretoria sur le processus de paix en Côte dIvoire, qui représente à ses yeux lespoir dune paix durable.  « Nous avons hâte maintenant de voir ce qui ressortira de la future conférence en mai, destinée à fixer les détails pour appliquer les accords de désarmement », a déclaré M. Vassilakis.  De plus, les parties se sont mises daccord, à Pretoria, pour prendre des mesures destinées à organiser des élections présidentielles libres et transparentes en octobre 2005, a-t-il poursuivi.  Dans cette optique, nous saluons la présence des Nations Unies dans lorganisation de ces élections.

Concernant larticle 35 de la Constitution qui fixe les conditions déligibilité à la présidence, nous partageons avec le Médiateur, le Président sud-africain Thabo Mbeki, lespoir que le résultat soit vite connu, selon les engagements pris par les signataires de lAccord de Linas-Marcoussis.  Pour cela, nous soutenons la détermination du Médiateur concernant larticle 35, dans sa lettre adressée à Laurent Gbagbo le 11 avril 2005.  Nous espérons maintenant que les dirigeants politiques rempliront leurs obligations contenues dans les résolutions 1572 (2004) portant sur lembargo sur les armes et 1584 (2005) autorisant lONUCI et les forces françaises à surveiller le respect des mesures imposées par le paragraphe 7 de la résolution 1572.  En tant que Président du Comité établi en vertu de la résolution 1572, M. Vassilakis a informé le Conseil de sécurité que les experts qui doivent diriger lapplication de lembargo sur les armes avaient été désignés et quils étaient prêts à se rendre dans la région.  Il faut que les différentes parties en Côte dIvoire mais aussi les autres pays de la région coopèrent avec les experts pour leur permettre de sacquitter de leur mandat.  Cest pourquoi, nous insistons sur le rôle que lUnion africaine devra jouer pour rétablir la paix et la stabilité en Côte dIvoire mais aussi dans toute lAfrique de lOuest.  M. Vassilakis a conclu en espérant que lAccord de Pretoria marque le début dune nouvelle ère pour la Côte dIvoire. 

M. AUGUSTINE MAHIGA (République-Unie de Tanzanie) a considéré que lAccord de Pretoria signé par toutes les parties et le Président Mbeki a donné un nouvel élan à la mise en uvre des Accords de Linas-Marcoussis et dAccra.  Il a salué les efforts qua déployés le Président Mbeki pour contribuer au succès de la réunion de Pretoria et a félicité les parties ivoiriennes pour leur engagement dans le processus de paix de leur pays.  Les derniers développements en Côte dIvoire sont la preuve de cet engagement, a ajouté le représentant, citant notamment le retrait des armes lourdes de la zone de confiance pour commencer le programme de désarmement, démobilisation et réinsertion (DDR).  M. Mahiga a ajouté que ce nest par la mise en uvre de ce programme que le pays pourra être réunifié.

Pour donner une chance à la paix, le représentant a considéré important que toutes les parties fassent connaître leurs positions au Président Mbeki sur lamendement de larticle 35 de la Constitution, qui fixe les conditions déligibilité à la présidence de la République.  Cette question est en effet cruciale pour la résolution politique du conflit.  Le climat de confiance dans lequel doivent se dérouler les élections est également primordial, a-t-il ajouté, invitant notamment les médias à soutenir les récents développements positifs.  Dans la situation actuelle, M. Mahiga a estimé quil faut reconsidérer les recommandations du Secrétaire général concernant laugmentation des ressources militaires, civiles et de police civile de lOpération de lONU en Côte dIvoire (ONUCI), pour assurer une sécurité suffisante jusquaux élections en octobre.  Il a enfin soutenu la proposition détendre le mandat de lONUCI pour une période de 12 mois.

M. REED JACKSON FENDRICK (États-Unis) a salué lAccord de Pretoria en se disant encouragé par les efforts des parties ivoiriennes pour surmonter leurs divergences, même sil a estimé quil était trop tôt pour dire que tout allait bien.  Il a déclaré que larrêt de la violence était un préalable incontournable pour assurer le succès de laccord conclu à Pretoria.  Il sest tout particulièrement réjoui de la déclaration  formelle de cessation des hostilités en souhaitant quelle se concrétise effectivement sur le terrain.  Nous sommes

heureux dapprendre, a-t-il ajouté, que les deux ministres issus des Forces Nouvelles avaient rejoint le Gouvernement de réconciliation nationale.  Enfin, il a demandé au Président Gbagbo dappuyer la décision du Président Mbeki sur la question de larticle 35 de la Constitution relatif aux conditions déligibilité aux élections présidentielles.

M. BAYANI S. MERCADO (Philippines) a estimé quil ne pouvait pas y avoir de solutions militaires au conflit en Côte dIvoire et sest félicité du début des processus de désarmement, démobilisation et réinsertion (DDR).  Les gains de Pretoria doivent être préservés et la confiance doit être établie.  Pour cela, des concessions devront être faites de part et dautre, notamment lamendement à larticle 35 de la Constitution.  Nous soutenons lappel lancé par le Médiateur pour que les Nations Unies accompagnent le processus électoral en Côte dIvoire et pour cela, nous appuyons la prorogation du mandat de lOpération des Nations Unies en Côte dIvoire.

M. ZHANG YISHAN (Chine) sest félicité de la signature de lAccord de Pretoria quil a définie comme une nouvelle occasion de relancer le processus de paix.  Nous espérons, a-t-il ajouté, que lon reprendra sans attendre le chemin de la paix et de la sécurité.  Il a tout particulièrement salué laccord conclu entre les forces gouvernementales et les Forces Nouvelles sur le retrait des armes lourdes alors que deux ministres issus des Forces Nouvelles ont réintégré le Gouvernement de réconciliation nationale.  Il a estimé que tant que les parties ivoiriennes agiront de bonne foi, les perspectives du processus de paix continueront de briller en Côte dIvoire.  Tout en soulignant la responsabilité première des parties ivoiriennes de régler le conflit, il a jugé indispensable un appui de la communauté internationale, et le renforcement du rôle de coordination de lONU en ce qui concerne la coopération internationale, avec la contribution de lUnion africaine et des organisations sous régionales, comme la Communauté économique des États dAfrique de lOuest (CEDEAO).

M. PHILIPPE DJANGONE-BI (Côte dIvoire) a déclaré que le récent Accord de Pretoria nautorisait aucune interprétation partisane.  Il a tout particulièrement félicité le Président de lAfrique du Sud, M. Thabo Mbeki, quil a qualifié de médiateur attentif aux réalités culturelles et sociologiques des parties signataires, pour le travail réalisé dans le cadre de la signature de lAccord de Pretoria.  Il sest réjoui que les forces de défense et de sécurité de Côte dIvoire et la composante armée des Forces Nouvelles aient renoué leurs contacts et entamé à nouveau le processus de désarmement, démobilisation et réinsertion (DDR).  Conformément aux engagements pris à Pretoria et au calendrier concernant le processus de DDR conjointement arrêté à Bouaké le 14 avril dernier, leurs armes lourdes ont été retirées de la ligne de front du 21 au 24 avril 2005 et des centres de regroupement ont été déterminés.  Conformément à lAccord de Pretoria, le retour, quoique timide pour linstant, des ministres issus des Forces Nouvelles au Gouvernement de réconciliation nationale est une réalité.  Par ailleurs, il sest félicité de lexpérience du Département des opérations de maintien de la paix (DOMP), de lAcadémie internationale pour la paix et dautres observateurs de la scène internationale

En ce qui concerne la question très sensible de larticle 35 de la Constitution sur les conditions déligibilité à la présidence de la République, a-t-il précisé, le Président Mbeki, Médiateur de lUnion africaine, a pris une décision conformément au point 14 de lAccord de Pretoria après consultation avec le Président de lUnion africaine et le Secrétaire général des Nations Unies.  Il a indiqué que le Président Gbagbo fera une déclaration radiotélévisée à la nation le 27 avril dans le sens de la paix, après avoir conclu ses rencontres avec les forces vives de la nation.  Il a assuré que les événements des jours et mois prochains témoigneront de cet irréversible engagement de la Côte dIvoire, de son peuple et de son gouvernement dans laction pour la paix et la stabilité dans la sous-région.  Aujourdhui, a-t-il ajouté, la Côte dIvoire et la sous-région ouest africaine ont besoin du soutien de la communauté internationale, dont les donateurs, les institutions financières internationales, le système des Nations Unies et les membres du Conseil de sécurité.

En application de larticle 10 de lAccord de Pretoria, a-t-il ajouté, la Côte dIvoire souhaite bénéficier de lassistance des Nations Unies pour les élections quelle organisera à partir doctobre 2005, conformément à la Constitution.  À cet égard, il a notamment salué lexemplaire coopération entre le Conseil de sécurité, lUnion africaine et la Communauté économique des États dAfrique de lOuest (CEDEAO) dans la recherche dune solution pacifique à la crise ivoirienne.  Il a jugé indispensable dharmoniser les structures de commandement des forces impartiales commises au maintien de la paix en Afrique de lOuest et en Afrique en général.  Une harmonisation définie comme indispensable pour obtenir la confiance des peuples, a-t-il souligné.

Reprenant la parole, le Vice-Ministre sud-africain des affaires étrangères a insisté sur le fait que la Côte dIvoire occupe une situation stratégique en Afrique de lOuest et que le processus de paix aura une influence positive sur les pays voisins.  Il a réitéré son espoir que le Conseil donnera mandat à lONU pour assister la Côte dIvoire à organiser les prochaines élections générales et sest dit encouragé par la réaction de la communauté internationale à la signature de lAccord de Pretoria.

Laisser un commentaire