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Le retour de la tenderie en Wallonie ?

24 Juin 2005

Le retour de la tenderie en Wallonie ?

Les associations de protection de la nature s’y opposeront énergiquement !

 

D’une manière aussi cyclique, mais heureusement moins fréquente, que la pleine lune, un député liégeois vient de déposer[1], une nouvelle proposition de décret visant à permettre la reprise de la capture d’oiseaux sauvages destinée au réapprovisionnement des ‘collections’ des amateurs d’oiseaux de cage.

 

La tenderie : mieux vaut en rire ?


 

La même démarche, les mêmes arguments sempiternels ! Ou plutôt, le même argument : la consanguinité. Alors que ces démarches sont systématiquement rejetées depuis plus de dix ans par le Conseil d’Etat et par la Cour de Justice Européenne, certains politiciens continuent de jouer le jeu de l’électoralisme régional en ressassant le même message qui, à force, devient lassant !  A tel point que les associations de protection ne savent s’il faut en rire ou en pleurer !  Mais comme les aberrations ne sont pas rares dans notre petit royaume, les protecteurs des oiseaux restent tout de même vigilants. Et c’est pour cela qu’ils réagissent énergiquement aujourd’hui.

 

La tenderie, beaucoup le diront, est et a toujours été un champ de mines où s’affrontent les ‘amateurs’ d’oiseaux. Certains les veulent exhibés en cage ou en volière, d’autres les préfèrent libres et indépendants dans la nature. Nombre d’observateurs ont utilisé des termes tels que « conflit d’intérêt » ou « choc philosophique ». Il s’agit en fait d’une opposition claire et nette entre le respect et un profit égoïste qui se camoufle sous le masque d’une tradition

 

Tradition ?

 

La tradition, parlons-en ! Elle a depuis longtemps et continue à avoir bon dos. Ce terme anodin a couvert et couvre encore quelques-unes des cruautés les plus intolérables. C’est sous le prétexte de tradition que l’on tire sur les hirondelles et toute autre espèce d’oiseau migrateur annuellement à Malte, qu’on abat des milliers de Tourterelles des bois au printemps dans le Médoc, qu’on continue à piéger et à ‘déguster’ des Ortolans dans les Landes, qu’on capture à la glu ou au lacet des centaines de milliers de Rouge-gorges dans le nord de l’Italie, qu’on abat des dizaines de Bondrées dans le détroit de Messine, qu’on extermine les dernières Outardes en Tunisie, qu’on pille les populations de caméléons et de tortues dans le Maghreb, les nichées de rapaces partout dans le monde  Des traditions que les protecteurs préfèrent nommer  de « scandaleuses manies anachroniques » et qui ne sont que prétextes à tous les abus !

 

Une nouvelle fois, donc, une proposition de décret tente de nous faire croire que l’apport de sang neuf est indispensable au maintien de l’élevage en captivité d’oiseaux chanteurs. Dans le cas contraire, les effets de la consanguinité provoqueraient la fin inéluctable d’un hobby respectable. Balivernes ! Il existe actuellement dans notre pays bien assez (des milliers !) d’oiseaux chanteurs nés et élevés en captivité pour satisfaire tous les amateurs !  Il suffit pour cela que les éleveurs organisent des échanges, comme la loi les y autorise.

 

Contacts presse :

Hugues Fanal (0496/261.375) Ligue Royale Belge pour la Protection des Oiseaux (LRBPO)

Emile Clotuche (04/250.95.90) Aves – Natagora



[1] Dépêche de lAgence Belga de ce mardi 14 juin

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