Bruxelles. Les Centres de revalidation pour Oiseaux Handicapés (CROH) de la Ligue Royale Belge pour la Protection des Oiseaux (LRBPO) tiennent, par ce communiqué, à attirer l’attention du grand public sur un problème qui devient de plus en plus sérieux et qui coûte la vie à de nombreux animaux sauvages.
Communiqué de Presse lundi 1er août 2005
Détention illégale et soins inappropriés:
les Centres de Revalidation
tirent la sonnette d’alarme!
Très régulièrement, les responsables des CROH sont contactés par des personnes détenant des oiseaux ou des animaux sauvages blessés, malades ou de jeunes individus ne pouvant plus compter sur leurs parents. Plutôt que de conduire au plus vite ces animaux vers le Centre de soins le plus proche, ils décident de s’en occuper eux-mêmes et, la plupart du temps, cela signifie une mort lente pour l’animal.
Même si cela part souvent d’un bon sentiment, cette réaction est autant illégale que stupide. Illégale car la législation est très stricte en la matière et que la quasi-totalité des espèces sauvages est strictement protégée. Il est donc interdit de manipuler ces animaux et de les détenir. Seule une dérogation autorise de les conduire en ligne droite du lieu de leur découverte jusqu’au centre de soins le plus proche. Stupide car, en voulant jouer à l’apprenti sorcier, c’est souvent l’échec cuisant qui est au bout de la route.
Ne jouez pas à l’apprenti sorcier!
Voici quelques exemples de cas récents qui illustrent parfaitement le problème:
-Un Oreillard gris (chauve-souris) est apporté dans un CROH. Il est en piteux état. La responsable du Centre apprendra vite que cet animal est détenu depuis 4 jours dans une cage à hamster, pour “faire plaisir aux enfants“, nourri avec du lait et des pommes. Il est décédé peu après son admission au Centre, totalement sous-alimenté (les chauves-souris sont insectivores).
-Un Faucon crécerelle est également apporté. Il est détenu depuis 5 jours et le ‘sauveur’ s’est contenté de lui fournir quelques morceaux de viande. L’oiseau souffre d’une fracture ouverte de l’aile et est dévoré vivant par une multitude d’asticots trop tard pour le sauver!
-Un appel téléphonique: une dame a recueilli “un martin-pêcheur” et s’étonne de son comportement. Elle a beau “lui mettre le bec dans l’eau“, il s’obstine à ne pas vouloir boire. Il s’avérera qu’il s’agissait d’un Pic vert qui est rapidement décédé.
-Un autre Faucon crécerelle est détenu pendant plusieurs semaines par la personne l’ayant trouvé sur le bord d’une route. Il est découvert la peau sur les os, agonisant. Il était nourri uniquement avec de la chipolata
Et les autres exemples sont innombrables! Le manque de connaissance du grand public (la plupart des animaux trouvés n’est même pas identifiée) et la ténacité de vieilles habitudes (pain et lait) sont à l’origine de la mort de très nombreux animaux qui, s’ils avaient été amenés rapidement vers un CROH, auraient pu être aisément sauvés. Il faut ajouter à cela la sale habitude de ‘chouchouter’ ces animaux et de les montrer à tout le quartier. La double conséquence est l’imprégnation des animaux (et donc impossible à remettre dans la nature car trop dépendants de l’homme) ou la mort par stress.
Allant plus loin, certaines personnes prennent des risques inconsidérés, pour eux mais également pour leurs enfants. Un animal sauvage peut réagir violemment lorsqu’on le transporte. Il faut donc prendre des précautions: le manier avec des gants, le placer dans une caisse fermée (éviter les cages avec des barreaux métalliques pour les oiseaux). Des cas récents ont montré des personnes plaçant un Hibou grand-duc ou un Blaireau sur la banquette arrière de leur véhicule (sans les mettre dans une caisse) juste à côté de leur bébé En cas de réveil brutal, les conséquences pourraient être terribles!
D’autres décident de garder chez eux des fouines ou des renards qu’ils pensent avoir domestiqués. Mais dès la première saison des amours, les individus mâles deviennent comme fous et peuvent ravager une maison et se montrer très dangereux en captivité.
En conclusion, pour le bien-être des animaux, pour la sécurité des humains et pour le respect de la loi, il est impératif de mener un animal sauvage découvert en mauvaise posture au plus vite vers le Centre de soins le plus proche. La liste de ces Centres est disponible auprès de la LRBPO, 43-45 rue de Veeweyde à 1070 Bruxelles 02/521.28.50) ou sur le site web www.protectiondesoiseaux.be.
A propos des Centres de soins
Il est également important de rappeler que:
-les CROH ne sont pas fermés le soir ni le week-end (une permanence est quasi toujours assurée);
-Les CROH sont nombreux et ils n’est pas nécessaire de traverser tout le pays pour s’y rendre (voir carte);
-Les CROH ne sont censés recueillir que les animaux sauvages et ne remplacent, en aucun cas, les vétérinaires pour les animaux domestiques; ils ne sont pas censés non plus dégager des pigeons domestiques d’un grenier ou d’un balcon, descendre un paon d’un toit, un chat d’un arbre.
Hugues FANAL
Directeur
www.protectiondesoiseaux.be
-Tous renseignements complémentaires et documents photographiques souhaités disponibles auprès de Hugues Fanal (02/521.28.50 – 0496/261.375)
-Tous les conseils d’usage sur la page web http://www.protectiondesoiseaux.be/content/view/489/95/
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