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LES FIASCOS DE Mme HIDALGO

10 Nov 2005

Communiqué de presse – Jeudi 10 Novembre 2005 – Anne Hidalgo, Première adjointe à la Mairie de Paris, mène une croisade personnelle contre les minorités spirituelles. Elle a appelé le 8 octobre dernier à une manifestation devant lEglise de Scientologie dIle-de-France située dans le 12ème arrondissement de Paris, ce qui est une grave atteinte à la liberté de religion.

Seule une poignée délus a répondu à son appel à manifester, pourtant largement médiatisé, démontrant une fois de plus le fossé existant entre quelques politiciens en mal de popularité et lopinion publique, qui préfère voir ses élus se pencher sur les vrais problèmes plutôt que prononcer des fatwas.

Les Parisiens sont particulièrement préoccupés par le problème du logement. Mme Hidalgo ferait mieux de soccuper des squats, des mal logés et des jeunes drogués a déclaré Agnès Bron, porte-parole de lEglise de Scientologie. Elle laisse des familles avec des enfants dans des logements insalubres et sen prend à des citoyens honnêtes et bien intégrés, qui sont particulièrement actifs sur le terrain de la prévention anti-drogue en France.

Faut-il donc voir dans le ratage du 8 octobre une simple opération de diversion manquée ou, plus profondément, lexpression dun intégrisme laïc ringard, à contre-courant de la politique des pouvoirs publics et des positions officielles françaises en matière des droits de lhomme sur la scène internationale ?

Une scandaleuse carte des croyances
Larticle 1er de la loi de 1905, dont on sapprête à célébrer le centenaire, stipule : La République assure la liberté de conscience. Elle garantit le libre exercice des cultes ..

Sous limpulsion de Mme Hidalgo, une cartographie des lieux de cultes a été établie par lAPUR (Atelier Parisien dUrbanisme) pour mettre à lindex un certain nombre de groupes spirituels et religieux parisiens. Selon ses propres déclarations cette carte est un document de travail interne à la Mairie de Paris qui aurait dû rester confidentiel. […] Le fait que cette carte ait été divulguée est regrettable. Faire établir et diffuser une telle carte est en effet si honteux que lon comprend facilement pourquoi Mme Hidalgo aurait préféré que la confidentialité soit préservée !

Lexistence de cette scandaleuse carte des croyances a été dénoncée lors de la réunion sur lintolérance religieuse en Europe organisée par lOSCE à Varsovie le 28 septembre 2005. Le pasteur de Clermont, président de la Fédération protestante de France, jugeait dans Le Monde du 21.10.05 à propos de cette carte : La cartographie relève de la stigmatisation et de la culture de la peur. Ce nest pas comme cela que lon fait de la politique.

Le 4 avril 2005, Ethique & Liberté a obtenu de la Commission daccès aux documents administratifs, Bureau du Premier Ministre, un avis favorable pour lobtention de ce document, qui lui a donc été communiqué par les services de la mairie de Paris.

Ce qui indigne Anne Hidalgo, cest donc que des citoyens aient exercé de plein droit un contrôle sur son administration. Un tel refus de transparence soulève de nombreuses questions et Ethique & Liberté a lintention de poursuivre son enquête sur dautres dossiers traités par la Première adjointe à la Mairie de Paris.

Dans la droite ligne de cette démarche dincitation à la violence et à la haine, Mme Hidalgo a appelé à manifester devant lEglise de Scientologie, réussissant à grand peine à rassembler une vingtaine délus et de responsables dassociations.

Les scientologues et des représentants dautres mouvements spirituels ont répondu dans la bonne humeur à cette incitation à la haine anti-religieuse. 300 personnes étaient présentes avec ballons, fleurs et badges Touche pas à ma religion , et cest sous les cris de Liberté, liberté quils ont regardé passer les quelques élus, suivis dun cortège de policiers, devant léglise du 12ème arrondissement.

Aucun mouvement na jamais été classé comme secte par la République
La politique rétrograde dintolérance de Mme Hidalgo sinscrit dans le prolongement de laction de la MILS, maintenant dissoute du fait de ses excès, qui a déshonoré la France sur le plan international et la contrainte à devoir sexpliquer devant les plus hautes autorités en matière de droits de lhomme.

Mme Asma Jahangir, Rapporteur spécial de la Commission des droits de lhomme chargée des questions relatives à la liberté de religion et de conviction, vient de terminer une visite officielle en France en septembre dernier et sest exprimée en ces termes dans un communiqué des Nations Unies du 30 septembre 2005 : Le débat sur les prétendues sectes et les mesures prises par le Gouvernement et le Parlement dans la deuxième moitié des années 90 ont porté atteinte à la liberté de religion ou de conviction. En particulier létablissement dune liste et les politiques de sensibilisation menées par le gouvernement soulèvent de sérieuses préoccupations en matière de liberté de religion et de conviction .

Cette déclaration constitue une condamnation définitive de la politique liberticide du gouvernement Jospin et de la MILS dont le Comité de vigilance de Mme Hidalgo est une résurgence. La carte des croyances est une tentative pour créer de nouvelles listes noires de minorités religieuses, malgré leur condamnation explicite par les pouvoirs publics. Dès 1998, le Ministère de lIntérieur rappelait : Aucun mouvement na jamais été classé comme secte par la République .

En mai dernier, une circulaire du Premier Ministre demandait expressément que le recours à des listes de groupements [soit] évité (….) .

M. Bottine, Secrétaire général de la MIVILUDES, a rappelé le 13 octobre 2005, au cours dune intervention à lEcole de la Magistrature, le cadre juridique de son action En tout état de cause, lappartenance à une minorité de conviction ne saurait être regardée, dun point de vue juridique, comme une dérive sectaire. Cela mérite dêtre rappelé. Nous sommes, en effet, souvent interrogés sur des situations qui nous sont présentées comme des situations dinfiltration ou dentrisme sectaire dans des administrations, des services sociaux ou des entreprises et qui ne sont, en réalité, que des situations dappartenance à une minorité de conviction ou de croyance de personnes dont la pratique professionnelle se révèle conforme à ce quelle devrait être.

20 000 euros de subventions à lintolérance
Il semble que Mme Hidalgo soit bien mal conseillée sur le sujet des minorités spirituelles. Selon des documents obtenus en application de la loi, lassociation ADFI Paris, ultra militante contre les minorités religieuses, a ses entrées à la Mairie et a bénéficié de 20 000 euros de subventions.

Nul ne semble sêtre inquiété de la représentativité de cette association qui survit uniquement grâce à la manne des fonds publics, puisque les cotisations de ses membres représentent moins de 5% de son budget. Pour la récente célébration de ses 30 ans dexistence, annoncée à grand renfort de publicité, la branche de lADFI Nord à Lille a réussi à réunir en tout et pour tout une trentaine de personnes, perdues dans limmense salle louée pour loccasion. Il est assez difficile de croire que la douceur dun samedi ensoleillé aurait provoqué une débandade soudaine et radicale des adhérents. Non, cette salle vide reflète la réalité dune association dont le discours dexclusion ne trouve pas décho auprès du public. Rappelons par ailleurs que plus dune dizaine de victimes de discrimination ont déposé plainte contre lUNADFI, accusée davoir agi en police de la pensée , devant le tribunal de Grande Instance de Paris qui rendra son verdict le 15 novembre.

THOMAS Catherine  [email protected]

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