Communiqué de presse, le 14 Mars 2019 – L’Académie française a adopté, lors de sa séance du 28 février 2019, le rapport sur la féminisation des noms de métiers et de fonctions. A ce titre, la mission du développement et l’enrichissement de la langue, en charge du dossier de la féminisation à la Délégation générale à la langue française et aux langues de France, a indiqué aux médiateurs professionnels qu’il n’est pas dans l’usage de féminiser leur profession en “Médiateure professionnelle”, alors qu’ils le font depuis plus de dix ans. Dès lors, peut-on considérer que l’usage d’une terminologie est constater dans les pages d’un dictionnaire ou par les choix des praticiens eux-mêmes ? C’est le sens de la discussion orwellienne engagée par les médiateures professionnelles avec le terminologue, Etienne Quillot, à la délégation générale à la langue française et aux langues de France.
Fronde sémantique des médiateures professionnelles
Le ministère de la culture indique aux Médiateurs professionnels que les choix de féminisation en “Médiateure Professionnelle” ne convient pas à l’idée d’usage tel qu’il le définit. Ainsi, les Médiateures Professionnelles qui se sont nommées ainsi depuis plus de dix ans devraient plutôt s’appeler “médiatrices professionnelles” pour être conformes à la manière dont l’Etat considère les choses…
Le mot d’ordre officiel serait de considérer que le féminin doit être “médiatrice” ou “médiatrice professionnelle” non “médiateure professionnelle”.
Le caractère néosémique de l’appellation “Médiateur Professionnel” ne passe pas. Pourtant, cette dénomination permet de différencier le Médiateur Professionnel de celui qui intervient, au nom d’une autorité, en tant que médiateur. Celui-ci est placé sous une tutelle et intervient ponctuellement, en tant que messager d’une acceptation de compromis, alors que le Médiateur Professionnel (CPMN) exerce un ensemble d’activités de tiers pour promouvoir la qualité relationnelle, avec les savoir-faire d’Ingénierie Relationnelle, en vue d’outiller la liberté de décision de chacun, dans la perspective d’une Entente et de l’Entente Sociale.Nous pouvons constater que la Médiateure du Luxembourg avait déjà été porteuse de cette féminisation voici plusieurs années.
La dystopie 1984 d’Orwell ne saurait se mettre en place aux dépends de l’histoire de la profession des médiateurs professionnels.
Les Médiateurs Professionnels et Médiateures Professionnelles vont donc poursuivre leurs démarches afin de faire entendre leurs revendications d’indépendance, de neutralité et d’impartialité. Ils ne changeront donc rien à leur usage et, comme c’est la règle, l’Académie Française devra bien adapter sa littérature.
Ainsi, la bienveillance ne saurait être une disposition du Médiateur Professionnel.
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