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Prévenir chaque jour quelque 5 000 décès d’enfants

09 Juin 2005

Communiqué de presse

Pour atteindre l’objectif, il faut assurer l’accès aux services d’assainissement à près de 2 milliards de personnes d’ici à 2015

En améliorant l’eau et l’assainissement, on pourrait prévenir chaque jour quelque 5 000 décès d’enfants et stimuler le développement économique

GENEVE/NEW YORK, 2 juin 2005 – L’Organisation mondiale de la Santé (OMS) et l’UNICEF font valoir dans un nouveau rapport que pour diminuer de moitié la proportion des gens qui n’ont pas accès à l’eau potable ni à des moyens d’assainissement de base, il faudrait ouvrir cet accès à 138 millions de personnes supplémentaires chaque année jusqu’en 2015, soit environ 2 milliards de personnes au total.

La réalisation de cet objectif du Millénaire pour le développement (OMD) coûterait 11,3 milliards de dollars des E.-U. par an, un investissement minime lorsqu’on le compare à la réduction de la morbidité et de la mortalité qu’il pourrait entraîner, sans oublier le développement économique qu’il faciliterait.

L’absence d’eau potable et de moyens d’assainissement adéquats a des conséquences disproportionnées sur les jeunes enfants. Chaque année, 1,9 million d’enfants de moins de cinq ans meurent de maladies diarrhéiques dans les pays les plus pauvres – ce qui représente plus de 5 000 décès par jour. Dans près de 90 % des cas (1,6 million de décès) la mauvaise qualité de l’eau et des moyens d’assainissement inadéquats sont en cause. Le risque de décès par diarrhée d’un nourrisson en Afrique subsaharienne est 500 fois plus élevé que dans un pays développé. La diarrhée peut conduire à une malnutrition grave, un phénomène qui contribue chaque année au décès de 6 millions d’enfants, c’est-à-dire à plus de la moitié de la mortalité de l’enfant dans le monde.

« L’accès à l’eau potable et à des moyens d’assainissement adéquats améliore la santé de la population et la rend plus productive du point de vue socio-économique, a dit le Directeur général de l’OMS, le Dr LEE Jong-wook. Et pourtant cet aspect fondamental du développement est loin de bénéficier d’un financement suffisant. »

« Si les cibles sont en passe d’être atteintes pour ce qui est de l’eau, a constaté de son côté la Directrice générale de l’UNICEF, Mme Ann M. Veneman, les progrès en matière d’assainissement de base, mesurés au nombre de personnes qui doivent y avoir accès chaque année pour la première fois, doivent être accrus d’au moins 58 % d’ici à 2015 si nous voulons atteindre l’objectif du Millénaire. »

En atteignant cet objectif en 2015, on injecterait 84 milliards de dollars de plus dans l’économie des pays en développement – une somme économisée grâce aux décès évités, à la diminution des coûts occasionnés par les soins de santé et aux gains de productivité, comme le montre un nouveau rapport, Water for Life – Making it Happen, diffusé en prévision de la Journée mondiale de l’environnement le 5 juin. Le rapport analyse les stratégies et investissements essentiels nécessaires pour améliorer l’accès à l’eau et aux moyens d’assainissement d’ici à 2015, l’année fixée par les OMD.

Chaque dollar investi dans l’approvisionnement en eau et l’assainissement de base en rapporte bien plus : de 3 à 34 fois plus selon le type d’investissement et le pays concerné. La réduction de la morbidité soulage les systèmes de santé et réduit l’absentéisme scolaire ou professionnel. L’amélioration de l’approvisionnement en eau et des moyens d’assainissement peut transformer la vie des femmes et des filles : elles se libèrent de la corvée d’eau par exemple, et lorsque des toilettes sont installées dans les écoles, la scolarisation des filles a tendance à augmenter.

C’est en Asie du Sud et en Afrique subsaharienne que la situation dans le domaine de l’assainissement est la plus préoccupante. En Asie du Sud, il faudra fournir des moyens d’assainissement à 42 millions de personnes supplémentaires chaque année pour atteindre la cible et en Afrique subsaharienne – où 36 % seulement de la population a accès à des latrines – à 27 millions. L’accès aux moyens d’assainissement en Afrique subsaharienne n’a progressé depuis 1990 que de 4 % par an.

Une clé du développement

L’investissement en faveur de l’eau et de l’assainissement constitue aussi un élément capital de l’amélioration des conditions de vie en milieu urbain, de la stimulation du développement rural et de la réduction des coûts futurs liés à la pollution, à la qualité insuffisante de l’eau et à la gestion des déchets. C’est en prenant maintenant les mesures de planification nécessaires pour relever ces grands défis pour l’environnement que l’on aura la meilleure chance d’offrir des espaces de vie agréables et favorables à la prospérité pour demain, souligne le Dr Kerstin Leitner, Sous-Directeur général de l’OMS chargée du développement durable et des milieux favorables à la santé.

« Nous devons veiller à ce que l’accès à l’eau potable et aux moyens d’assainissement devienne une composante prioritaire de la planification du développement, a-t-elle souligné. Un approvisionnement en eau et des moyens d’assainissement adéquats constituent le seul moyen possible d’assurer le développement durable en milieu urbain du point de vue social, économique et environnemental. »

Le rapport recommande cinq mesures complémentaires essentielles pour atteindre l’OMD concernant l’eau et l’assainissement au cours des dix prochaines années (la Décennie internationale d’action « L’eau, source de vie ») : répondre à la demande de moyens d’assainissement de base; accroître de manière significative l’accès à l’eau potable; entreprendre un effort d’éducation pour promouvoir l’hygiène à la maison et à l’ école; promouvoir le traitement et le stockage adéquat de l’eau dans les ménages; et tirer davantage du point de vue sanitaire de l’effort financier consenti concernant à la fois l’eau et l’assainissement.

Comme l’a fait valoir Mme Ann M. Veneman, « si nous ne répondons pas à ces besoins simples, de nombreux enfants ne pourront survivre. L’investissement en faveur de l’eau potable et de l’assainissement à la maison et à l’école peut être un facteur clé de réduction de la mortalité de l’enfant. »

On peut accéder au rapport commun 2005 en ligne à : http://www.who.int/water_sanitation_health/ et sur le site Internet du Programme commun OMS/UNICEF de surveillance de l’eau et de l’assainissement http://www.wssinfo.org/

Pour toute information supplémentaire, les journalistes peuvent contacter :
Gregory Hartl, OMS/SDE, Genève. Tél. (+41 22) 791 4458; Fax (+41 22) 791 4725; mobile: +41 79 203 6715
Claire Hajaj, UNICEF New York, +1 212 326 7566

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