Communiqué de presse – LE MEILLEUR DES MONDES –L’ensemble
des associations suivantes : DIRE D’ELLES (France), ANTIPEDO
ANTICRIMINEL, COLLECTIF INCESTE (BORDEAUX – France), LE DROIT DES ENFANTS
(Belgique), ÎLOT DE BIEN ÊTRE (Liège, Belgique), LE MONDE A TRAVERS UN
REGARD (France), NO HUMAN TOYS (France), « Parents d’Enfants Disparus ou
Assassinés » (groupe restant actif des Comités Blancs Belges), SOS LES
MAMANS (France) rassemblent des victimes et ex victimes du viol et de l’inceste.
Le but des associations est de contribuer à remédier aux lacunes de l’ensemble des services de santé nationaux et de procurer aux victimes un lien de contacts, d’aide et d’informations primordiales à la survie de leurs protégé(e)s. Ces victimes, en effet (80% d’agressions sexuelles dans le milieu familial ou entourage proche), se trouvent dans la majorité des cas complètement abandonnées à elles-mêmes alors qu’elles souffrent d’une profonde désorientation personnelle et sociale quel que soit leur âge au moment de leur prise de conscience du ou des viols répétés subis dans la période de la petite enfance, de la pré adolescence ou de l’adolescence.
Il s’agit d’un devoir urgent pour nous d’avertir le public en général sur le fait que des abus, viols ou crime d’inceste sont maintenant considérés par les spécialistes en victimologie comme « meurtres psychiques» : dans la majorité des cas (sauf prise en charge immédiate et correcte de l’enfant victime), la personne survivante ne pourra plus s’épanouir dans des liens affectifs et/ou professionnels considérés comme « normaux» avec la société. La grande majorité de ces enfants souffriront toute leur vie d’énormes difficultés relationnelles, affectives, identitaires. Ils seront en plus accablés de maux qui peuvent aller des maladies chroniques du système digestif jusqu’à la maladie mentale en passant par d’autres lésions de type structurel s’appliquant au squelette, aux fonctions de l’équilibre ou au système nerveux.
La grande majorité d’entre eux souffriront tôt ou tard d’une profonde dépression qui peut devenir chronique. Un problème majeur dans le parcours des victimes et dans les options de soins qui leur sont offertes, réside dans le déni de leur vécu, soit l’oubli réalisé par la mémoire dans le but de pouvoir s’adapter malgré tout au quotidien (homéostasie). Ces personnes sans aide peuvent devenir irrémédiablement caractérielles et ne plus jamais trouver à s’insérer dans des fonctions professionnelles pour lesquelles elles auront été éventuellement formées; elles peuvent tout aussi bien sombrer dans l’errance, se déconnecter de tout lien affectif et tomber dans la prostitution ou devenir SDF, soit encore se mutiler systématiquement ou chercher avec détermination à se suicider. L’alcool et la drogue sont hélas aussi des subterfuges qu’elles utilisent souvent pour s’évader de leurs tourments intérieurs.
Le public doit comprendre qu’un enfant est rarement abusé une seule fois : le prédateur en effet manipule et s’approprie la personnalité de l’enfant dans la fascination que la domination lui apporte et, s’il a violé pour la première fois, il se grise alors de ce nouveau pouvoir et reviendra toujours, plus tôt ou plus tard, se repaître de ce nouveau vice.
La société traditionnelle, longtemps ignorante de ces conséquences pathologiques, a toujours minimisé la mesure de ces crimes sur les enfants. Ainsi, encore aujourd’hui, les infrastructures de nos Institutions ne sont pas adaptées et ce type de criminalité est souvent protégé.
Le recours principal pour un enfant victime est l’écoute totalement confiante, progressive et continue de sa parole, malgré les contradictions qui peuvent apparaître : l’enfant, de lui seul, ne fabule jamais sur ces thèmes car son innocence l’empêche d’accéder à une connaissance aussi approfondie du vice sexuel. Néanmoins, il capte vite la honte sociale qui entoure ces faits et il peut rapidement sombrer dans une culpabilité ruineuse et définitive qui renforcera le mystère mais également le pouvoir et l’impunité des prédateurs.
Tous ces éléments contribuent à définir les actes de pédophilie comme des crimes lourds perpétrés sur ces enfants victimes qu’on définissait jusque il y a peu comme enfants « pervertis» car l’érotisation créée chez eux faisait penser aux adultes que l’enfant était vicieux et qu’il cherchait ou provoquait des occasions de rencontre.
Jusque l’âge de 17 ans pour l’adolescent, l’adulte est tenu de garder sa réserve sous peine de poursuites judiciaires (éphèbophilie). La propriété de son corps revient toujours et absolument à l’enfant ou à l’adolescent, tout autant que doivent être préservées toutes ses chances à l’épanouissement personnel : un enfant est un trésor qu’il ne faut pas ternir car « l’Enfance est le sol sur lequel nous marchons toute notre vie». (Lya Luft)
Ce communiqué a été rédigé en approbation collective en juillet 2010.
Liste des signataires qui s’associent volontairement à ce texte pour dénoncer :
Sandrine Apers (France), Richard Badoc (France), Brigitha Ballet (Suisse allemande), Patricia Bayle Duffieux (France), Yveline Bergé (France), Henri Chartier (Belgique), Sylvie Chiousse (France), Noémi Clavières (France), Adeline Daugé (France), Chantal Debucquois (Belgique), Louis De Jonghe d’Ardoÿe (Belgique), Marie-Hélène Delteil (France), Maritée Demers (Québec Ca), Richard Destrez (France), Laurence Dréano (France), Pascale Evieux (France), Csilla Felfoldi (Belgique), Aude Fiévet (France), Antonietta Fiorillo (France), Véronique Galluzzi (France), Jessica Harbon (France), Carine Hutsebaut (Belgique), Victor Khagan (Belgique), Aimée Ingeveld (Belgique), Danielle Lachance (Canada Québec), Béatrice Lefrancq (Belgique), Anne Lemaire (Portugal), Patricia Massari (France), Micaëlla Moran (France), Patricia Perez (France), Amelia Piñero (Suisse), Katya Prédine (France), Pascal Roucour (Belgique), Marie Rousseau (France), Cé Roustide (France), Jenny Ann Rydberg (France), SAETA (Alfredo Hernando – Espagne), Muriel Salmona (France), Christine Slimani (France), Jean Wathelet (Belgique), liste actualisée.
Ensemble d’associations
Responsable: M Victor Khagan
Email: [email protected]
Tél: 0484/826728
B-1000 Bruxelles
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