Communiqué de presse, le 02 Novembre 2024 – Vient de paraître : Le Sol, roman augmenté, de Laurent Girometti, aux Éditions du Palio
« Tout me remonte en même temps, tout ce que j’ai vécu, tout ce qu’on m’a raconté, je pense à tout à la fois et je vois des liens que je ne voyais pas, qui m’éblouissent soudain d’évidence. »
C’est qu’il s’en est passé des choses, à Nercy, ces trois-cent-cinquante dernières années. Mémé Quintal l’a raconté à Mémé Marguerite, qui a croisé les infos avec Monsieur Henri et l’a transmis au narrateur.
D’abord les Villecrest et les Larivière, qui ont repris le pays en mains sous l’Ancien Régime et construit des châteaux. Ensuite la Révolution qui a tout chamboulé. Puis les Vallier qui ont soumis tout le canton à leur usine pendant cinq générations.
Enfin les Potel, héritiers des Grandjacques, présents depuis le début.Ils ont saisi les occasions et bâti leur empire sur la consommation : la grande distribution, l’immobilier… pour commencer. Longtemps paysans. Propriétaires. C’est important, la propriété, on ne soupçonne pas toujours les conséquences de sa définition.
Tout ça sur le même sol, chaque fois réagencé. Toutes ses histoires mélangées, tous ces temps qui communiquent, tous ces calques superposés, toutes ces familles qui tour à tour ont gravi puis descendu l’escalier de la réussite.
Jusqu’à ce qu’on s’interroge sur ce qu’il convient d’appeler une réussite …
Laurent Girometti aime son épouse, ses enfants, la course à pied, le sport en général, la cuisine, l’Olympique lyonnais, la peinture. Toutes choses qui n’ont aucun rapport avec ce roman. Il aime aussi l’urbanisme, son métier d’aménageur public et l’anticipation : si vous y tenez, cherchez plutôt de ce côté.
Le mot de l’auteur
Le Sol s’intéresse à la destinée d’un même lieu et de plusieurs lignées de personnages qui l’occupent, de la fin du dix-septième siècle jusqu’au milieu du vingt-et-unième siècle.
Ce lieu, Nercy, est ainsi successivement :
– Un village rural inscrit dans un fief d’Ancien Régime, repris en main par un grand seigneur qui souhaite y bâtir un château pour servir ses ambitions personnelles ;
– Une bourgade troublée par la Révolution française et la Grande Peur qui s’ensuit. Les évènements aboutiront localement à une étonnante redistribution foncière ;
– Une cité ouvrière mise au service d’une industrie, la production de chocolat, sous la coupe d’une dynastie d’entrepreneurs inspirée de la véritable famille Menier à Noisiel (Seine-et-Marne) ;
– Une ville de banlieue parisienne, urbanisée, modernisée, endossant pleinement l’idéal consumériste de la deuxième moitié du vingtième siècle, …
… Un idéal remis en cause par les crises du vingt-et-unième siècle et les bifurcations auxquelles elles conduisent.
Le narrateur, dirigeant d’un conglomérat commercial et immobilier initié par son père, est un homme âgé, issu d’une famille paysanne implantée à Nercy depuis toujours. Ses ancêtres en ont connu toutes les évolutions, ils y ont même activement participé. Quant à sa fille unique, elle a rompu radicalement avec lui et avec ses valeurs, pour se tourner vers l’activisme écologique.
Le narrateur ayant été « augmenté » – une manière innovante de résoudre les problèmes du vingt-et-unième siècle – ses capacités cognitives amplifiées lui confèrent une hypermnésie, une forme d’hyper-lucidité et des facultés de communication quasi-illimitées. Mais ces pouvoirs sont difficiles à maîtriser. Il établit, dans un certain désordre, des rapports entre les époques, les évènements et les êtres, en particulier ses propres ancêtres auxquels il s’identifie et dont il mêle les souvenirs aux siens. Il accède à des enchaînements de causes et de conséquences révélés dans un « bombardement permanent d’idées », qui donne sa forme au récit. Chaque partie de celui-ci développe des parallèles entre plusieurs personnages et plusieurs périodes.
Dans tout ceci, le point fixe, c’est le sol. Autour de lui, le roman construit, avec humour et lucidité, une lecture du cheminement qui a conduit de l’Ancien Régime à la révolution industrielle, puis à notre société actuelle, et s’aventure un peu au-delà dans le futur, en interrogeant notamment le concept de propriété et le rapport que nous entretenons avec lui.
Le mot de l’éditeur
« La géographie, dit-on, fait l’histoire. »
Le Sol montre que la réciproque vaut tout autant.
On sourit parfois chez le notaire lorsqu’est déroulé l’historique des propriétaires successifs d’un bien qu’on s’apprête à acheter. Cette remontée dans le temps, souvent émouvante, ne va généralement pas bien loin.
Par ses fonctions professionnelles, Laurent Girometti a eu la faculté de regarder dans le rétroviseur plusieurs siècles du développement urbain de l’est francilien.
Il aurait pu en rendre compte en ingénieur.
C’est en romancier qu’il l’a fait, en se penchant autant sur les hommes que sur la terre.
Mais l’ingénieur n’est pas loin. À la lecture de son roman, on mesure combien le terme « foncier » s’applique bien à la propriété immobilière. Loin d’un quelconque déterminisme, l’auteur montre que la logique cadastrale participe aussi de fondamentaux familiaux.
Ce phénomène, que d’aucuns appellent le sens de l’histoire, le narrateur la comprend grâce à ses facultés cognitives augmentées et la fait partager, avec finesse et humour.
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