Date
Catégories
Auteurs

Commission des Citoyens pour les Droits de l’Homme

06 Avr 2005

Communiqué de presse

Condamnation d’Isabelle Servier pour homicide : la justice reconnaît implicitement la responsabilité des psychotropes dans le passage à l’acte meurtrier.

En condamnant Isabelle Servier, meutrière de son mari à seulement 5 ans d’emprisonnement, après que l’avocate générale ait demandé “une peine mesurée et curative”, la justice reconnaît implicitement que la prise de psychotropes est une circonstance atténuante en cas de crime

Au cours du procès d’Isabelle Servier, mise en cause pour avoir assassiné son mari à coups de hache, d’éminents psychiatres, partisans pourtant de l’utilisation des molécules chimiques pour traiter la maladie mentale, ont témoigné devant la Cour et les jurés pour mettre en avant le rôle des anxyolitiques dans le passage à l’acte. Le profeseur Olié, de l’hôpital Sainte Anne à Paris, a évoqué le risque de désinhibition comme effet secondaire de ce médicament. La meurtrière avait reconnu avoir pris 8 comprimés d’anxiolytiques avant de tuer son mari.

Cette relative clémence de la justice est une première. En général, les accusés ayant basé leur défense sur le fait qu’ils étaient sous l’effet des drogues ont plutôt vu leur peine alourdie que réduite. C’est une décision importante car beaucoup de crimes, et la plupart des crimes dits “fous” sont commis par des personnes sous traitement psychiatrique. Récemment, le jeune meurtier de 10 personnes dans une école du Minnesota était, d’après le New-York Times, sous prozac. De plus Monsieur Douste-Blazy avait reconnu publiquement que certaines molécules pouvaient susciter un risque accru de suicides chez les jeunes.

La Commission des citoyens pour les Droits de l’homme avait déjà dénoncé il y a 15 ans la dangerosité des drogues utilisées par la psychiatrie. L’association se réjouit de cette prise de conscience concernant la dangerosité des psychotropes et demande que la responsabilité des prescripteurs soit examinée lors de drames comme celui-ci. Il n’est pas normal en particulier que les psychiatres connaissent la dangerosité de ces produits et continuent à les prescrire ou à les promouvoir largement.

Pour toute information, contacter CCDH au 01 40 01 09 70

Commission des Citoyens pour

les Droits de l’Homme

BP 10076 75561 Paris cedex 12

tel 01 40 01 09 70

site : CCDH.asso.fr

Laisser un commentaire