COMMUNIQUE DE PRESSE FRANCE CREANCES : La logique de l’avenir

Vendredi 13 Janvier 2006 – Communiqué de presse – Depuis quelques semaines le Ministère de lEducation Nationale fait tonner les canons de la logique en vue de réformer ce qui depuis trop longtemps a fait la preuve de son inefficacité. Il sagit de renvoyer définitivement aux oubliettes la méthode globale, de prévoir que les collégiens seront notés sur leur conduite, de prôner la double spécialité des professeurs. A condition quelles soient appliquées concrètement, ces quelques mesures courageuses permettent de mieux envisager lavenir de la nation. Il est urgent de mettre un terme à une spirale infernale qui fait obstacle à la préparation, dés les cours préparatoires et le collège, de ceux qui seront les citoyens de demain.

Sans nostalgie et avec réalisme à légard de ceux qui furent nos maîtres – et qui le sont encore aujourdhui – la Cathédrale se construit pierre à pierre. Lédifice est beau dans son ensemble de par chacune de ses composantes. Celles-ci se polissent jour après jour, tout comme les lettres sapprennent au fur et à mesure de la compréhension. Dans cet esprit revenir au b.a ba, la méthode syllabique, qui impose lapprentissage des lettres et des syllabes nest pas un retour en arrière contrairement à ce que clament certains conservateurs, nés de feu lutopique révolution de mai 68. Dautant que lon sait maintenant que la méthode dite globale qui part dun texte dans son ensemble, pour en distinguer les éléments qui le composent, est un fiasco.

Faut-il rappeler une fois encore que 25 % des enfants qui arrivent en sixième ne savent pas lire ? Par ailleurs dire à grand bruit que la méthode globale serait dores et déjà abandonnée viserait à ne pas tenir compte de pratiques persistantes qui sont dailleurs inculquées depuis des décennies aux enseignants. De plus, cette attitude contestataire remet en cause la parole de lautorité suprême. Incontestablement, si le Ministre de léducation Nationale demande désormais aux inspecteurs dacadémie de faire appliquer sa directive, cest que la situation lexige. Et cest de là que lon en vient à la morale, au civisme, et au respect de lordre établi. Si, pour le profit de quelques uns, – certains syndicats denseignants ou des fédérations de parents délèves en mal de se faire reconnaître – la règle nouvelle est contredite, bafouée, traînée en dérision, il nest pas étonnant que la Société soit désorganisée, que la visibilité soit difficile, que la vie quotidienne soit malaisée pour les esprits les plus faibles.

Cest pour que cet état desprit délétère évolue que la mesure qui consiste à attribuer une « note de vie scolaire » à tous les élèves des collèges dés la prochaine rentrée, doit être vue de manière constructive et positive. Quoi de plus normal que de favoriser lassiduité, le respect du règlement intérieur, lattitude du jeune dans son établissement ou dans son comportement à légard des autres ? Peu importe que le mécanisme soit rapproché du permis à points. Il y a lieu, au contraire, de valider le système et de se réjouir de cette initiative dont lambition est dapprêter le collégien à la citoyenneté. Les détracteurs de cette réglementation préfèrent-ils que lon poursuive sur la voie qui amène à constater quotidiennement que certains individus crachent en public, taguent les rames de métro et les ascenseurs ou collent leurs chewing-gums partout et en tous lieux, y compris sur les tables de réunions dans les entreprises ?

Il est vrai que ceux qui contestent ces mesures sont ceux là mêmes qui, trop souvent, ne tiennent compte que de « la psychologie » de ce collégien qui ne doit pas être brusqué, frustré ou étonné par lapplication de textes qui en réalité viennent surtout gêner ceux qui sont chargés de les faire respecter. Nen est-il pas ainsi de cette proposition qui consiste à demander aux professeurs une double spécialité ? Il semble que certains membres du corps enseignant préfèrent en contester le fondement plutôt que den voir lintérêt éducatif. Pourtant on ne peut quapplaudir linclination de bon sens de cette disposition. Dautant que dans ce cas, la situation psychologique de lélève est respectée, car il sera inévitablement moins désorienté par un professeur « bivalent » que par une multiplication dintervenants. Comme précédemment, cette mesure appartient à la logique de lavenir. De plus, pour lessentiel de leurs contenus, ces projets sont déjà appliqués avec succès, dans un grand nombre de pays du monde.