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Déclaration de François Bayrou en réaction au résultat du référendum

30 Mai 2005

Je veux dabord vous dire la tristesse que nous ressentons davoir vu aujourdhui la France voter non à la constitution européenne.

Et je veux vous dire notre fierté davoir défendu sans relâche et jusquau bout cette grande et juste idée.

Ce vote ouvre une période de grandes difficultés européennes et sanctionne une gravissime crise française.

Ce texte que les Français ont rejeté, et qui avait été adopté par dix pays avant nous, va continuer à être examiné par les autres pays européens. Mais le non français va peser lourd devant les autres peuples.

En même temps, on va découvrir, dans les mois qui viennent, la véritable portée, et la vacuité des arguments qui ont été utilisés pour emporter la décision des Français.

Dans quelques mois, on verra aussi les dégâts.

Pour lUDF, en tout cas, le combat ne sarrête pas. Pour la France, sans une Europe forte, politique, organisée, et démocratisée, aucune influence, aucun redressement ne sont crédibles. De toutes façons, lavenir est là.

Mais ce vote sanctionne dabord et avant tout une gravissime crise française.

Après le 21 avril 2002, après le refus de prendre en compte le résultat des régionales et des européennes, la crise de confiance a gonflé et est devenue un raz-de-marée, une vague de fond. Elle sanctionne aujourdhui ensemble tous les partis de gouvernement, après les avoir sanctionnés lun après lautre.

Inlassablement, depuis des années, lUDF dénonce et désigne les différents visages de la crise française, crise morale, crise des institutions, crise économique et crise sociale.

Cela ne peut plus continuer comme cela, déchec et échec, de rejet en rejet.

La réponse à une crise de cette ampleur ne peut pas être habituelle. Elle exige une démarche nouvelle, une rupture avec ce qui sest fait jusquà ce jour.

La question dun changement du gouvernement, en termes de personnes, nest pas à léchelle de ce qui vient de se passer.

Il sagit de changer les orientations fondamentales, mais cela il faut le discuter avant les décisions.

Métant opposé inlassablement depuis trois ans aux erreurs qui nous ont conduit où nous sommes, je demande au président de la République, avant quil ne prenne les décisions qui simposent, dorganiser la consultation nécessaire, la confrontation des forces vives, pour aider notre pays à sortir de sa crise.

Les maux désormais sont trop grands pour que lon accepte de petits remèdes. Il faut tout mettre sur la table, après un désaveu aussi brutal que celui-là. Et ce nest pas de trop.

Nous ne pouvons pas continuer comme cela. Ce dont nous avons besoin, cest dune refondation de la République et de la démocratie française. Cest sur cette refondation, quelles que soient les échéances, quil convient maintenant douvrir le débat national.

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