Communiqués de presse, le 10 Juillet 2019 – Selon La Dépêche, en février 2017, une jeune patiente de 18 ans est décédée dans les murs de l’établissement où elle était hospitalisée depuis janvier 2017. Cette jeune femme s’est pendue à son lit avec une écharpe.
Aucune autopsie ni investigation n’a eu lieu et la famille n’a pu obtenir aucune réponse de la part de l’hôpital. Face à l’indifférence dont à faire preuve la direction du Centre Hospitalier de Lannemezan, les parents de cette patiente ont porté plainte.
Par ailleurs, le 4 mai 2018, une infirmière du Centre Hospitalier de Lannemezan a été condamnée par le Tribunal de Tarbes à un an de prison avec sursis avec deux ans de mise à l’épreuve et une interdiction définitive d’exercer. Elle se servait des cartes vitales de ses patients et falsifiait des ordonnances pour se procurer des psychotropes. Un total de 195 fausses ordonnances ont été faites par l’infirmière.
En outre, selon le dernier rapport annuel de la Commission des soins psychiatriques des Hautes-Pyrénées, la législation en matière d’internements sous contrainte n’est pas respectée.
Selon la loi, il existe plusieurs dispositions légales pour procéder à l’internement de quelqu’un. Les mesures d’urgence ou de péril imminent en font partie.
En application des articles 3212-3 et 3212-1 II 2° du Code de santé publique, ces procédures doivent être utilisées à titre exceptionnel car elles ne comprennent pas suffisamment de garanties pour éviter les abus.
En effet, l’hospitalisation d’urgence nécessite un seul certificat médical au lieu de deux dans le cadre d’une admission à la demande d’un tiers. Quant aux soins en cas de péril imminent, cette procédure permet à un seul et même psychiatre d’interner de force n’importe quel citoyen, sans l’accord de la famille ou des proches.
L’utilisation de ces procédures est particulièrement inquiétante dans les Hautes-Pyrénées : 72% des internements sans consentement décidés par le directeur du Centre Hospitalier de Lannemezan sont des mesures d’urgence ou de péril imminent, ce alors même que la loi précise qu’elles doivent rester exceptionnelles.
Au vu de cette situation inquiétante, que la CCDH se rendra devant les portes du Centre Hospitalier de Lannemezan le 12 juillet prochain afin de dénoncer haut et fort les abus pratiqués dans l’établissement.
La CCDH est une association spécialisée dans la protection des droits de l’Homme dans le domaine de la santé mentale. Elle reçoit chaque semaine des dizaines de témoignages de famille et de victimes abusées. Depuis plus de 40 ans, elle dénonce les pratiques inhumaines et dégradantes de la psychiatrie et œuvre pour le respect des droits et de la dignité des patients.
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