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Différences d’activité cérébrale

16 Fév 2009

Les différences d’activité cérébrale pour le langage sont-elles liées au sexe ?

Les hommes montrent des activations plus importantes que celles des femmes dans les zones cérébrales liées du langage. C’est ce que viennent d’observer des chercheurs du CNRS, de l’Université de Montpellier I et Montpellier III. Ces travaux sont publiés dans la revue Cortex de février 2009.

Les chercheurs ont étudié
l’ampleur des activations cérébrales liées aux performances élevées et
basses en fluidité verbale chez les hommes et les femmes. Pour cela,
ils ont constitué deux groupes d’hommes et deux groupes de femmes
sélectionnés sur la base de leurs performances soit élevées, soit
faibles à une tâche de langage (génération de mots). Puis, ils ont
demandé à chacun des participants des quatre groupes selon un protocole
d’imagerie par résonance magnétique fonctionnelle (IRMf) de générer
mentalement le plus grand nombre possible de mots commençant par une
lettre donnée. Les chercheurs ont alors observé, en recourant à une
technique d’IRMf, que des zones cérébrales sont activées différemment
en fonction du sexe mais aussi de la performance verbale (variation du
nombre de mots générés).

Ainsi, quel que soit le nombre de mots générés, les hommes activent
davantage que les femmes les zones cérébrales classiques du langage.
Par ailleurs, quel que soit le sexe de la personne, les participants
ayant une performance verbale faible activent davantage une zone
cérébrale
(le cingulaire antérieur) tandis que ceux montrant une
performance verbale élevée activent plus le cervelet.

Les chercheurs ont aussi mis en évidence les effets combinés du sexe et
de la performance verbale dans l’ampleur des activations de zones
cérébrales
particulières.

– Le groupe d’hommes ayant de hautes performances en fluidité verbale
activent davantage que les trois autres groupes de participants deux
zones cérébrales (le précunéus droit et le cortex préfrontal
dorsolatéral gauche) et plus faiblement une autre zone (le gyrus
frontal inférieur droit),
– Chez les femmes ayant des performances faibles en fluidité verbale,
les chercheurs ont observé une activation plus importante du cingulaire
antérieur gauche que chez les femmes ayant des performances élevées.

En dissociant pour la première fois les effets du sexe et de la
performance sur l’ampleur des activations cérébrales, cette étude
montre soit un effet exclusivement lié au sexe de la personne, soit un
autre effet exclusivement lié à la performance, soit un effet lié aux
deux facteurs dans des régions cérébrales différentes. Les auteurs
concluent que pour explorer les corrélats neuraux de la fluidité
verbale en visant à connaître les différences liées au sexe, il est
impératif de prendre en compte les niveaux de performances pour ne pas
fausser les conclusions.

Contacts :

Chercheurs CNRS, Michel Dyume : 04 67 60 11 86 – [email protected]

Presse CNRS, Cécile Pérol : 01 44 96 43 90 – [email protected]

 

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