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Euro 2008 – L’Espagne n’a plus à rougir

30 Juin 2008

Euro 2008 – L’Espagne n’a plus à rougir – communiqué de presse – Quarante-quatre ans après, l’Espagne s’est offert le deuxième sacre européen de son histoire en dominant l’Allemagne (1-0) en finale. Dépassés durant la quasi-totalité de la rencontre, les Allemands n’ont jamais pu contester le titre des Espagnols, acquis grâce à un but de Fernando Torres. ALLEMAGNE – ESPAGNE : 0-1. Ce n’est plus qu’un mauvais
souvenir. Croiser Michel Platini aux abords de la pelouse, un soir de
juin, lors d’une finale de Championnat d’Europe, n’aura désormais plus
un goût amer pour l’Espagne. Vingt-quatre ans après sa défaite face à
la France (2-0) et le coup franc du désormais président de l’UEFA, la
Roja n’a pas trébuché une nouvelle fois en finale du Championnat
d’Europe.

Les larmes de tristesse et l’erreur d’Arconada ont été
effacées, dimanche soir à Vienne, par des larmes de joie et un rempart
infaillible durant l’ensemble du tournoi, Iker Casillas. Héros du quart
de finale face à l’Italie, remporté aux tirs au but, le portier du Real
Madrid
n’a pas été décisif contre l’Allemagne. Tout simplement parce
qu’il n’en a eu ni le besoin, ni l’occasion. Les Espagnols ont dominé
la finale, presque d’un bout à l’autre, et obtenu la récompense que
leur prestation méritait. Cela n’est pas toujours le cas, encore moins
lorsque l’adversaire prend les traits de la Nationalmannschaft, capable
de refroidir les meilleures des intentions par son mental d’acier et
son réalisme glacial.

Leurs recettes du succès, les Allemands n’ont pas su les appliquer face
à l’Espagne. Deux ans après l’échec en demi-finale de leur Coupe du
monde, puis l’abandon d’un football presque total, ils ont constaté que
leur retour en arrière n’était peut-être pas si bénéfique. La volonté
de Joachim Löw de se montrer plus prudent dans ses choix que son
prédécesseur, Jürgen Klinsmann, n’a pas offert à son équipe une
meilleure assise défensive. Point noir de l’Allemagne depuis le début
de la compétition, la perméabilité de son arrière-garde n’a pas trouvé
compensation à l’autre extrémité du terrain. Pour la première fois en
six matches, ses attaquants sont restés muets. Faute de vraies
solutions dans le jeu. Faute, aussi, d’avoir perdu ce réalisme cinglant
qui avait noyé l’étincelle turque en demi-finale (trois tirs cadrés
pour trois buts).


Un seul tir cadré allemand


Les Allemands n’ont presque pas frappé au but
, dimanche soir, car
étouffés par la maîtrise technique de l’ Espagne au milieu de terrain,
sa cohésion, et sa facilité à vite se projeter vers l’avant. Mettre en
danger le bloc ibèrique, Ballack et ses coéquipiers n’y sont parvenus
qu’à de rares moments. Ils ont pris en main le premier quart d’heure de
la partie, sans trouver de position de frappe, que ce soit Klose après
une interception dans l’axe qui aurait pu changer la donne d’entrée
(3e), ou sur un centre de Ballack (8e). Ce dernier, à l’aube de la
dernière demi-heure, a eu au bout du pied droit la seule occasion
véritable de la Nationalmannschaft, sur une volée venue flirter avec le
montant droit du but de Casillas (59e). Mais le joueur de Chelsea, pas
au mieux et certainement gêné par son mollet droit, a très peu pesé sur
le jeu de son équipe, ne pouvant l’exhorter à faire mieux. Il a ainsi
ajouté une nouvelle finale perdue à son palmarès…


L’ Espagne
, elle, a su parfaitement gérer l’absence sur blessure de
Villa. Prouvant que son buteur fétiche, meilleur réalisateur du tournoi
(4 buts), était loin de constituer le seul atout de son jeu. La
deuxième période de la demi-finale contre la Russie l’avait laissé
penser, le match face à l’Allemagne l’a confirmé : organisée en 4-5-1,
la Roja a été capable de se montrer encore plus dangereuse. Et Torres a
pu s’exprimer pleinement sur le front de l’attaque. En manque de
réalisme face aux Russes, il n’a eu besoin que d’une tête sur le poteau
pour ajuster la mire (22e). Lancé en duel dans l’espace avec la défense
allemande à multiples reprises, “El Niño” a signé l’unique but de la
finale peu après la demi-heure de jeu, lors d’un duel parfaitement
négocié avec Lehmann (1-0, 33e).

Le gardien allemand, cible des critiques face à la Turquie, a fait ce
qu’il pouvait face aux vagues rouges, sortant trois parades décisives
d’affilée (67e, 68e, 69e). Il a préservé l’espoir, que le manque de
réussite de Senna a fait perdurer (81e). L’ Espagne n’a pas creusé
l’écart. Mais n’a pas vraiment tremblé, malgré ce petit soupçon de
suspense qui pesait dans les ultimes instants du match, réminiscences
des moments de gloire de son adversaire allemand. La Nationalmannschaft
avait battu la Turquie sur le fil au tour précédent, et s’était offert
son dernier titre, lors de sa précédente finale (à l’Euro 1996), grâce
à un but en or. Ce n’est plus qu’un doux souvenir.

 

Rédaction : Jean TERZIAN / Eurosport

Football [email protected]

 

 

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