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Ils étaient déjà dénommés, comme ça !

26 Sep 2006

Chaque rentrée se doit, semble-t-il, de rimer avec actualité. Cette année tout y est passé. Les horreurs du crime montré sans pudeur ni respect, les propos papaux qui, tombés à pic, visaient simplement à rassembler les ouailles, le pugilat Lensois des mollets roses. Rien ne manquait. Les journaux et les téléspectateurs furent comblés. A tel point que je ne voudrais pas que vous ayez raté lépisode convoyé par ce souffle qui, venu encore une fois dOutre Atlantique, va changer nos vues et nos vies, voire plus, puisque tout va gonfler, bientôt, dans tous les sens du terme.

Une fois nest pas coutume, cest une histoire de fesses qui sera principalement au cur du sujet. Laffaire est entre les mains de cette mode qui vient denvahir les rayons des grands magasins ainsi que les boutiques de soieries, ou – de soirées – spécialisés dans la diffusion de sous vêtements. Lappellation en soi, révélatrice de tout un programme à tiroirs, permet dévoquer ici les accessoires chargés de remplir à plein lespace manquant. Ne trépignez pas, je vais mexpliquer.

Les femmes entre elles, savent depuis des lustres que les fesses sont importantes, voire déterminantes, pour sasseoir dans la vie. Jusque là rien de nouveau sous le soleil. Mais, figurez vous que ce quil est convenu dappeler la partie charnue, peut-être molle, insignifiante et même pour certaines, inexistante. Dés lors, une souffrance morale affaisse les jours et les nuits de celles qui rêvent, en tout bien tout honneur, de se faire pincer les fesses. Aucun traitement nétait prévu pour remédier à la situation ne serait-ce quau regard du mal. Heureusement que quelques modélistes, après avoir fait le coup du soutien gorge pigeonnant, sont en train de toucher à ces objets de convoitise pour en faire saillir un cheval de basse taille. Désormais, la nouvelle culotte proposée sur le marché, aménagée avec ses coussinets amovibles, sadresse à celles qui, dépourvues par la nature, pourront sen mettre un, là ou elles nont rien ! Le « curve up » va parfaire le « push up». De bas en haut, la panoplie sera complète.

Sans plus entrer dans les détails, la robe nétait plus ronde depuis ce dernier printemps et lon peut soupçonner les faiseurs de frous-frous davoir prémédités leurs coups, laissant ainsi le vêtement de la porteuse dairbag se raccourcir derrière pour se rallonger devant ! Cest en tout cas une des craintes envisageables. Toutefois les premières remontées dinformations laissent à penser que la situation nest pas aussi disgracieuse que prévue, à condition de ne pas en mettre une double couche !

Comme nous vivons en pleine période dégalité sexuelle, les hommes ne pouvaient échapper au phénomène de la gonflette. Mais pour eux, cest de lautre côté que ça se passe. Quelques chirurgiens esthétiques en sont verts de rage. Eux qui, depuis des années expliquent à grand renfort de communiqués, quils peuvent en coupant les freins rallonger latout masculin, se voient flouer par le même engouement pour le vent. À l’avenir, ceux qui ne savent pas vivre sans apparence, pourront ainsi faire croire au dehors à une présentation de ce qui, au repos, est en dedans ! Quel romantisme pour ce couple enlacé, de vraies poupées gonflables, en chair en os. Enfin presque.

Ce monde là est-il devenu fou ? En réalité rien nest vraiment nouveau. Certes lHistoire ne se répète pas, mais les hommes, eux, renouvellent ces mêmes gestes qui donnent lieu aux mêmes histoires de haine, de guerre, puis heureusement, de paix. Combien de luttes entre cités, de discussions sur les religions et leurs fondements, et finalement datrocités, sont apparues justifiées aux yeux de leurs auteurs ? Le temps leur a souvent donné tort. Les promesses politiques démagogiques sont vouées au même sort. Y compris, celles distillées par une gravure de mode qui se complaît à faire cambrer les sondages.

Bien que les moyens aient changé, létat desprit est resté semblable. Des hommes meurent encore aujourdhui au nom de lordre, de la foi ou du droit. Les auteurs de ces crimes ont la mémoire courte. Ils oublient que ces valeurs sont relatives et quelles évoluent dans la durée. Certains nont pas encore remarqué que la nature sadaptait aux nouvelles conditions climatiques tandis quils poursuivent des chimères dans leurs errements stériles. Au fait, comment étaient dénommés, au XIXème siècle, les « curves up » daujourdhui ? Les faux culs, je crois. On est en plein dans lHistoire. Tout passe et tout revient. Gérard Gorrias

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