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LA MISE EN PLACE DU NOUVEAU LIBERATION

23 Nov 2005

Communiqué de presse – Le communiqué de la direction de Libération. Libération a modifié sa formule papier en 2003, ce que nos confrères nationaux font aujourd’hui. Mais à un tournant essentiel de son histoire, la presse quotidienne ne doit pas seulement changer de maquette, elle doit opérer des ruptures dans les formules et les modèles économiques.
C’est ce à quoi nous nous sommes engagés, le 26 septembre dernier, en présentant à l’équipe les orientations du nouveau Libération : le bi média, l’offre du samedi, le magazine quotidien d’actualités et la relance massive des abonnements.

Le quotidien bi média
Libération a lancé en octobre dernier, après six mois de préparation, et à partir du site liberation .fr l’ébauche du quotidien bi média, c’est à dire un quotidien multi supports, articulant l’édition papier et plusieurs éditions quotidiennes électroniques, et à terme, 7 jours sur 7, 24 heures sur 24, utilisant l’écrit, le son, l’image et le film, un quotidien avec une équipe unique. Ce lancement est un succès, avec une augmentation de plus de 30% des visites.

C’est l’architecture de base sur laquelle nous sommes en train de redéployer notre entreprise et à partir de laquelle, nous préparons le futur quotidien papier.

La nouvelle version du quotidien papier
Elle paraîtra d’ici un an. Libération deviendra un magazine quotidien d’actualités, pratiquant un journalisme d’enquête, d’analyse, de réflexion, de vision, d’histoire, d’écriture, de débat et d’engagements.

L’édition du samedi de Libération papier.
Le samedi est le jour où le temps de lecture s’accroît sans cesse. La concurrence y est moindre : pas de gratuit et pas de presse économique, un moindre recours au web. A partir du printemps prochain, Libération va étoffer ses éditions du samedi, avec trois volets : un quotidien développé s’ouvrant à de nouvelles sections ; un supplément hebdomadaire consacré aux écrans, à leurs connexions et à leurs actualités ; enfin un autre supplément hebdomadaire consacré aux plaisirs, qui verra la fusion de deux suppléments existants de Libération: « Tentations » et « Style ».

Ce plan vise à faire passer notre entreprise d’un mono produit réalisé par des professionnels de presse écrite à une entreprise où notre marque s’incarnera dans différents supports avec la même exigence déontologique et le même regard sur l’actualité.

Ce plan de développement doit générer une augmentation du chiffre d’affaires et des recettes supplémentaires. Cependant, celles – ci ne suffiront pas, à moyen terme, à combler le déficit d’exploitation. Elles y contribueront en partie seulement. C’est la raison pour laquelle nous avons besoin d’un ensemble important de mesures d’économies, sans lequel le budget 2006 est impossible à boucler. Ces mesures sont l’occasion de réaliser la transformation des organisations rendue nécessaire par nos développements.

RESTAURER LES EQUILIBRES FINANCIERS

La presse quotidienne papier souffre. Les effets du bouleversement de la donne publicitaire, marqué par un recul des recettes et la réorientation des investissements, sont redoublés par une érosion des ventes au numéro. Les causes sont connues : la concurrence des nouveaux médias, l’effet gratuité et la crise du réseau de distribution, mais aussi l’inadaptation des quotidiens – papier à cette nouvelle situation. Comme en témoignent d’ailleurs les études que nous avons faites à la fin du printemps.

L’augmentation de capital de 20 M qui a été finalisée ce printemps anticipait les conséquences du bouleversement médiatique. Mais elle en sous – estimait la vitesse, une vitesse qui rend plus délicate toute projection dans l’avenir. C’est cependant ce que nous devons faire.
Les mesures successives prises depuis mars 2001, se révèlent en effet insuffisantes. Les pertes d’exploitation de Libération seront en 2005 de 6,6 M.

Nous devons restaurer le plus rapidement la rentabilité de l’entreprise. Pour y parvenir, nous devons en même temps alléger les charges fixes, redynamiser le chiffre d’affaires publicitaire de Libération, développer les projets indispensables à notre avenir.

Nous avons examiné toutes les organisations rédactionnelles et techniques de Libération avec un objectif : les rendre plus mobiles, plus efficaces, éventuellement plus compétentes et adaptées à nos développements.

Toutes les relations avec nos principaux partenaires ont fait l’objet depuis quatre mois de réévaluations, en général à la baisse afin de dégager des marges nouvelles.

Edouard de Rothschild, notre actionnaire de référence, approuve les grandes lignes de ces mesures et leur orientation générale: rendre possible la réalisation de nos projets.

La direction agit dans la perspective ouverte par le dernier Conseil d’Administration, où l’ensemble du Conseil, sur la base du rapport de la direction, s’était accordé sur l’élaboration d’un plan d’économie. La direction en assume toute la responsabilité tant vis-à-vis de l’équipe que de l’ensemble des actionnaires, sans exception.

DE NOUVELLES ORGANISATIONS

La refonte des organisations qui préside à ce plan d’économies a été opérée sur la base des décisions suivantes :

Le recentrage sur notre cur de métier.
Le métier de Libération : la production d’informations sous le label d’une marque qui signifie déontologie, valeurs et rigueur. C’est là où se trouve notre avenir. Dans la mutation générale en cours, c’est le capital décisif. Libération se recentre sur la rédaction. C’est un choix fondamental.

Externalisation de certaines fonctions.
Comme d’autres entreprises de presse, Libération va par conséquent sous – traiter un certain nombre de fonctions, qui seront assurées par des sociétés spécialisées, sur un cahier des charges très précis, et sous la conduite de responsables de Libération, à un moindre coût, avec un savoir faire et des compétences élargies. Les postes externalisés représentent 5% des effectifs de Libération.

Une rédaction unique pour le bi média.
Libération confirme le choix fait l’hiver dernier, celui de la rédaction unique. Après Libération et le New York Times, c’est au tour du Guardian de s’engager dans cette voie, en fusionnant les équipes. L’ensemble de l’équipe rédactionnelle de Libération constitue la rédaction de liberation.fr. Et c’est la même équipe qui prendra en charge les éditions du samedi et qui réalisera le futur magazine quotidien.

Modernisation technologique des outils.
La migration sur le nouveau système rédactionnel interfaçant le papier et le web, sera l’autre grand chantier de 2006. Tout ce qui permet de faciliter des tâches techniques sera entrepris

Concentration des fonctions hiérarchiques, plus de centralisation, moins de doublons.
Les fonctions hiérarchiques au sein de la rédaction seront concentrées : les services seront regroupés dans la perspective de la nouvelle formule du papier, les hiérarchies resserrées et stabilisées auront des rôles plus centralisateurs, et auront à gérer, à orchestrer les différentes interventions, sur plusieurs supports, des équipes journalistiques.

L’édition et l’iconographie seront réorganisées dans le même sens, et en partie centralisées et redéployées en fonction du bi média, du samedi et du magazine quotidien.

Simplifier la structure, réduire les hiérarchies, les consolider : c’est le sens de la réorganisation de la rédaction.

Au total 10% des postes sont supprimés et 5% sont externalisés. Sur l’ensemble de ces mesures, 2/3 concerne des économies sur la masse salariale, 1/3 les achats.

Négocier un avenant relatif à l’application des 35H pour dégager des ressources supplémentaires afin d’augmenter le chiffre d’affaires de Libération.
L’application des 35 heures s’est faite dans une période de boom publicitaire en portant les congés à 11 semaines par an. Il ne s’agit pas de revenir sur les 35 heures, mais de les appliquer strictement. Un avenant relatif à l’application des 35H permettrait de dégager un temps de travail indispensable à la réalisation du nouveau Libération. Faute d’un tel avenant, et des ressources ainsi dégagées, il serait extrêmement difficile de miser sur une relance de notre chiffre d’affaires. Et dans ce cas, les mesures actuelles s’avéreront insuffisantes.

Ces changements sont profonds et difficiles.
Mais ce sont des conditions indispensables pour réaliser le nouveau Libération.

Ce plan doit contribuer à remettre le Groupe en situation bénéficiaire en 2007.

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