Communiqué de presse – Les acheteurs compulsifs, hommes ou femmes, se définissent avant tout comme des « surconsommateurs. ». Il s’agit de personnes souffrant occasionnellement ou durablement de troubles psychologiques se caractérisant par un déséquilibre entre le rationnel et l’émotif associé à l’acte d’achat. L’acheteur compulsif est incapable de maîtriser sa pulsion d’achat vis-à-vis de laquelle il est dépendant à l’instar d’un joueur, d’un alcoolique ou d’un toxicomane. L’achat est déconnecté de tout besoin ou utilité. Toutefois, il convient d’être prudent dans la mesure où la frontière entre la passion ou la frivolité et la pathologie est difficile à tracer.
Il existe deux formes de surconsommation à caractère compulsif.
La première est lié à un évènement déstabilisateur, tel qu’un divorce ou un décès par exemple, qui créé un stress et un vide émotionnel et entraîne une sorte de boulimie de consommation pour le combler et apaiser le mal être dont l’acheteur compulsif souffre alors. Il s’agit, le plus souvent, d’un épisode passager qui disparaît lorsque l’équilibre affectif est retrouvé. Nul n’est à l’abri de cette forme de surconsommation. Au regard du rachat de crédits, cet épisode est considéré comme un accident de vie et n’est pas rédhibitoire.
La seconde est chronique. Elle se manifeste souvent depuis longtemps et exige une thérapie. L’origine du mal être de ces acheteurs est souvent enfouie dans leur enfance ou leur adolescence. La recherche du bonheur, selon la théorie de Maslow, réside dans le besoin pour tout individu de combler ses besoins sociaux-affectifs par sa relation à autrui. L’acheteur compulsif, en raison d’un problème éducatif ou relationnel précoce, se sent frustré dans cette relation et à un moment de sa vie compense cette frustration avec la possession matérielle par laquelle il cherche à s’identifier et qui est, pour lui, le seul témoignage de sa valeur intrinsèque. La chanson de Jean-Jacques Goldman « Les choses « de 2001 illustre parfaitement l’un des aspect de ce dysfonctionnement psychologique.
Dans les deux cas, les surconsommateurs ne parviennent pas à renoncer à dépenser l’argent qu’ils n’ont pas, d’où un recours immodéré autant qu’irrationnel au crédit est évidemment un obstacle au rachat de crédits tant qu’il n’a pas été traité avec succès.
Comment repérer un acheteur compulsif ? En faisant attention à ces trois repères :
- – pour lui les achats deviennent une obsession, il en parle à tout bout de champs;
- – il perd tout repère économique et le contrôle de ses dépenses: il s’endette;
- – il souffre d’une forte culpabilité mais est incapable de résister à ses pulsions d’achat.
L’acheteur compulsif peut prendre lui-même conscience de son addiction à une multitude de symptômes. Le premier indicateur et le plus fiable est son budget. Les autres indices sont l’attirance vers le shopping qui lui prend de plus de temps quand ce n’est pas la tête, les offres publicitaires de toutes sortes auxquelles il lui difficile, voire impossible, de résister, les remarques et les critiques de ses proches sur son train de vie ou ses dépenses, les mensonges qu’il commence à faire à leur propos, les crédits qu’il obtient quelquefois en en dissimulant les précédents et qu’il dissimule à sa famille, ses regrets qui s’accumulent et les sentiments de culpabilité et de honte qui l’envahissent au point quelquefois même de l’amener à cacher, donner ou jeter ses emplettes. Lorsque l’acheteur ressent une détresse liée à sa manière de consommer, il devrait demander de l’aide. Malheureusement, la honte entraîne le repli sur soi alors que ce phénomène n’est pas plus honteux que l’alcool, la drogue ou le jeu. C’est pourquoi la surconsommation compulsive n’est pas dépistée rapidement.
Les conséquences de cette surconsommation sont très lourdes : endettement, insomnie, dépression, ruptures familiales et amicales, difficultés professionnelles, incidents bancaires, fichages, saisies et, parfois même, suicide.
Selon de trop rares études, il existerait en France 1% de la population en proie aux achats compulsifs dont 80 à 95% de femmes. L’acheteuse compulsive typique aurait entre 30 et 40 ans.
Bien évidemment, un tel trouble du comportement lorsqu’il est avéré est un obstacle pour un rachat de crédits, du moins pour les cas chroniques ou passagers mais sévères. En vérité, lorsqu’ils n’ont pas été pris en charge par un thérapeute suffisamment tôt, la situation de ces surconsommateurs leur interdit le plus souvent le recours au rachat de crédits pour d’autres motifs objectifs : fichages, endettement hors normes, etc. … Cependant, il faut savoir que ce trouble se corrige très bien et nombre d’anciennes acheteuses compulsives ont ensuite pu obtenir un rachat de crédits.
A tous mes confrères qui seront confrontés à une demande de rachat de crédit émanant d’un acheteur compulsif chronique et avéré, je conseille d’accompagner l’inévitable fin de non-recevoir qu’il devra lui adresser d’un conseil formulé avec tact et respect visant à inciter cette personne qui est en danger à consulter pour éviter les dramatiques conséquences que j’ai évoquées précédemment. .
Aussi, aux internautes victimes de la fièvre acheteuse, désireuse ou non de procéder à un rachat de crédits, je conseille paradoxalement … un achat supplémentaire ! Le livre « J’achète (trop) et j’aime ça « aux Editions de l’Homme. Un livre simple, sympathique et valorisant de Claude Boutin, psychologue et clinicien ( il est également l’auteur d’un ouvrage sur les joueurs excessifs ) qui traite de ce problème et aide ses lectrices à différencier les sentiments et émotions qui la dominent pour mieux résister aux futurs achats compulsifs..
Françoise FONDADOUZE
Gérante RAINBOW FINANCE
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