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Les mesures de rationalisation commencent à produire leurs effets

20 Sep 2005

Le secteur forestier connaît toujours une situation financière difficile. Ce constat dEconomie forestière Suisse, lassociation faîtière des propriétaires de forêts, repose sur lanalyse statistique des comptes dexploitation de 585 unités dexploitation forestière. Après lamélioration modérée enregistrée en 2003, les pertes pour lannée 2004 ont à nouveau légèrement augmenté. Cest ainsi quen moyenne suisse, le propriétaire forestier perd au bout du compte 117 francs par hectare et par an avec son exploitation. Cette augmentation des pertes sexplique par de nouvelles baisses des prix des bois, et se voit encore renforcée par les réductions des aides publiques. Les frais pour la production du bois proprement dite ont pu être abaissés de 78 à 72 francs par hectare.

Cest un signe que les mesures de rationalisation, et notamment les améliorations structurelles, commencent peu à peu à produire leurs effets. Il y a dix ans, les pertes par hectare de surface forestière productive étaient nettement plus importantes, et cela bien quà lépoque, les bois se négociaient à des prix une fois et demie plus élevés.

Si les pertes par hectare pour lensemble de lexploitation se situaient encore à 103 francs en 2003, elles ont à nouveau augmenté lan passé pour atteindre 117 francs. Cest la production de bois, le secteur central de la plupart des exploitations forestières, qui est à lorigine de cette différence. Ici, les pertes, qui sélevaient à 72 francs par hectare ou 15.50 francs par mètre cube en 2003, sont passées respectivement à 86 francs et 18.70 francs en 2004.

Le prix moyen des grumes à port de camion en Suisse a chuté de 80 francs par mètre cube en 2003 à 74 francs par mètre cube en 2004. Le produit de tous les assortiments (bois dindustrie, bois dénergie et plaquettes) a baissé lui aussi de 6 francs, pour atteindre 65 francs.

Même si les perspectives conjoncturelles devaient saméliorer, les bas niveaux de prix sur les marchés internationaux des bois ne laissent guère espérer une augmentation marquée des prix. Pour lexploitation forestière suisse moyenne, les bénéfices resteront donc plutôt lexception à court et à moyen terme. Il est surprenant que dans un pays aussi cher que la Suisse, les prix des bois soient plus bas que chez nos voisins. De plus, la demande indigène de bois ronds reste très modeste, notamment en raison des faibles capacités de débitage de nos scieries. Ces deux facteurs ont pour conséquence que près de la moitié des bois ronds suisses sont exportés. Cependant, les exploitations et les cantons sont de plus en plus nombreux à réagir face à la faiblesse des prix des bois et à ces lourdes pertes, comme en témoignent les améliorations structurelles entreprises en de nombreux endroits. Il y a dix ans, les pertes par hectare de surface forestière productive étaient nettement plus importantes, cela bien quà lépoque, les bois se négociaient à des prix une fois et demie plus élevés.

Par rapport à 2003, les subventions publiques ont été réduites de 30 francs par hectare ou 6 francs par mètre cube. En 2004, elles ont représenté 166 francs par hectare ou 34 francs par mètre cube de bois exploité. Mais on observe des différences selon les régions. Ainsi, les exploitations situées dans les Alpes sont particulièrement tributaires de ces aides, qui atteignent ici 66 francs par mètre cube en moyenne. Il est étonnant de constater quavec 74 francs par mètre cube, les exploitations des Préalpes touchent davantage que celles des Alpes. Sur le Plateau et dans le Jura en revanche, les contributions par mètre cube se révèlent plus modestes, puisquelles se montent respectivement à 16 et 18 francs.

Les frais pour la production de bois proprement dite ont pu être abaissés de 78 à 72 francs par mètre cube. Sur les 10 dernières années, cette réduction atteint par moins de 16 francs.

Le secteur des entreprises annexes (travaux pour des tiers, travaux pour la commune, fabrication de sous-produits, etc.) réalise un résultat réjouissant et reste bénéficiaire, comme lannée précédente. Le bénéfice atteint 8 francs par hectare.

Outre la production de bois et sa perte de 86 francs par hectare, le domaine des prestations étrangères à lentreprise et à la période (conseil aux propriétaires publics et privés, police des forêts, visites guidées en forêt, tâches de protection et liées à la fonction sociale des forêts) pose lui aussi des problèmes aux exploitations forestières, qui doivent supporter des coûts non couverts de 39 francs par hectare. Il est vrai que ce secteur na encore jamais été bénéficiaire, mais jusque dans les années 80, les pertes étaient compensées par la production de bois. A titre dexemple, le produit moyen du bois atteignait plus de 140 francs par mètre cube en 1981.

Pour plus dinformations:
Economie forestière Suisse, Rosenweg 14, 4501 Soleure
Téléphone 032 625 88 00, fax 032 625 88 99

Personnes de contact: Urs Amstutz, directeur
Marcel Güntensperger, responsable des relations publiques.

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