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lignedecrédit.com : Points de repère, en français

18 Nov 2005

Points de repère, en français


Communiqué de presse – Vendredi 18 Novembre 2005 – Une séduisante proposition de loi vient de passer – presque – inaperçue. Convaincus de la nécessité demployer la langue française dans la communication par voie électronique, les Sénateurs et Députés sont décidés à imposer exclusivement cette langue pour léchange de-mails dans lentreprise, lutilisation des logiciels etc Lambition est noble. Elle exige de concilier rapidement une situation de fait avec la réalité. Il est indéniable quune nation se reconnaît dans sa langue. Le français, instrument dinsertion sociale et professionnelle, se doit dêtre très vite le seul véhicule utilisé par tous les ressortissants du pays.

A cet égard rappelons, sans sourire, quun des grands traits de la loi Fillon prévoit ce fameux tronc commun : permettre aux élèves de savoir lire, écrire et compter, en quittant le collège ! Il y a, semble-t-il, une certaine distance entre la demande de lusage exclusif du français sur Internet et lobjectif de la réforme de lenseignement. Et si la proposition de loi vise dabord à protéger la langue française de celle de la perfide Albion, force est de constater pourtant que les événements dénommés pudiquement « des banlieues » sintègrent parfaitement à cette réalité culturelle qui vise à transmettre cet outil didentification.

Or, parallèlement à cette nécessité, que perçoit-t-on dans les lycées et collèges ? Le déchirement. Lenseignant, confronté à de multiples difficultés propres à sa fonction est également soumis à des pressions extérieures de toutes sortes qui font obstacles à lexercice serein de son activité. Dés lors, qui pâtit de cette situation ? Ceux là même qui attendent sans comprendre. Ces jeunes des ZEP et autres lieux défavorisés voient – trop souvent – leurs professeurs en découdre entre eux pour des questions qui leur paraissent bien insignifiantes par rapport à leurs espérances. Comment faire confiance à des maîtres qui se disputent le bout de gras – avec ou sans porc – au nom de leurs seuls intérêts personnels ou syndicaux ? Ainsi la langue, point de repère fort, signe de reconnaissance dune nation forte, est battue en brèche dés son enseignement.

Dans le même esprit, ce ne sont pas les agitations sociales, reliquats du passé cousus à lemporte pièce sur le manteau du XXIème siecle, qui peuvent servir dexemples à cette nouvelle jeunesse. Est-ce le détournement dun navire ou une grève au long cours qui peuvent servir de point dappui pour lavenir ? Cest à cet endroit que les grandes chaînes de télévision ne jouent pas un rôle neutre. Elles assurent et amplifient le régulier colportage de troubles ou dinquiétudes. Les bulletins dinformations qui devraient sintituler « les catastrophes du quotidien » sont les vecteurs dune société en mal de sensationnel. Les jeunes insurgés ne sy sont pas trompés car ils ont compris quils pouvaient remplir les écrans du « 20 heures » attendus comme les bulletins de Londres pendant la guerre ! A une différence prés – qui est de taille – car il ne sagit pas, comme à lépoque, de bulletins despérance mais plutôt aujourdhui de désespérance Ce sont ces modèles là quil convient de modifier pour donner une nouvelle base, de nouveaux points de repères à notre société.

Et, puisquil est question de considérer légitimement que la langue française soit définitivement déclarée dintérêt public, pourquoi ne pas envisager de développer intensivement lenseignement de la langue sur les grandes chaînes nationales ? Pourquoi les chaînes publiques ne se voient-elle pas enjointes de donner des cours de français aux grandes heures découte cest à dire comme le disent en bon français, les professionnels, en prime time ? (Lhumour anglais se glisse partout, « même dans le temps de lavant » !) Pourquoi ne pas utiliser quotidiennement la télévision pour bien parler, sans accent, et recevoir des cours de grammaire ou dorthographe ? Quattend-t-on pour utiliser à plein ce fabuleux média qui permettrait véritablement de donner un outil de travail à ceux qui en ont besoin pour entrer dans la vie professionnelle ? Ceci ne manquerait pas de favoriser également les progrès des autres C’est-à-dire de vous et moi, car il est clair que tous les français ont besoin dapprendre – ou de perfectionner lappréhension de leur langue !

Contact : Gérard Gorias

http://www.lignedecredit.com/

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