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Peste aviaire: les oiseaux migrateurs utilisés comme bouc émissaires…

20 Oct 2005

Peste aviaire: les oiseaux migrateurs utilisés comme bouc émissaires

Communiqué de Presse  Jeudi 20 octobre 2005 – Bruxelles : La Ligue Royale Belge pour la Protection des Oiseaux (LRBPO), relayant l’avis de nombreuses autres associations de conservation et ornithologues européens, s’étonne et s’inquiète de la manière dont les oiseaux migrateurs sont montrés du doigt par certains organismes et certains médias.

Depuis plusieurs mois, les médias relayent des informations plus que douteuses et extrêmement dangereuses à propos du rôle que joueraient les oiseaux migrateurs en matière de dispersion du virus H5N1. Des cartes de migration des plus fantaisistes, montrant par exemple des routes migratoires relayant l’Extrême Orient à l’Europe, fleurissent dans les quotidiens. Des titres tapageurs, des photos à la une montrant des oiseaux sauvages en vol, des accusations directes bien qu’infondées provoquent un état de psychose dans notre pays.

Depuis plusieurs jours, le secrétariat national de la LRBPO est inondé d’appels téléphoniques et de courrier. Certains se demandent s’il n’est pas dangereux de nourrir les oiseaux en hiver; d’autres paniquent parce qu’un couple de canards s’est posé sur leur étang; d’autres encore ont découvert un oiseau blessé sur le bord de la route mais n’osent pas le prendre

La LRBPO voudrait remettre l’église au milieu du village et rappeler certains faits.

Tout d’abord, aucun oiseau migrateur hivernant dans notre pays ou ne faisant qu’y passer ne provient d’une région contaminée par le virus H5N1.

Ensuite, jusqu’à preuve du contraire, aucun oiseau sauvage vivant et en bonne santé (dont capable d’entreprendre une migration) n’a été observé porteur de ce virus. Les oiseaux sauvages porteurs (Asie, est de la Sibérie) étaient morts ou mourrant, toujours à proximité d’élevages contaminés. Il est donc plus vraisemblable que ce sont des oiseaux domestiques qui ont contaminé des oiseaux sauvages que le contraire.

Enfin, si les oiseaux migrateurs sont injustement montrés du doigt, on parle très peu des deux vecteurs évidents de la dispersion du virus: le commerce des oiseaux et le trafic international.

Si la LRBPO est bien consciente qu’il ne faut négliger aucune piste, si elle soutient certaines mesures entreprises (frottis sur oiseaux sauvages, information et protection des personnes en contact avec des oiseaux), elle met en garde contre une désinformation qui pourrait coûter très cher à l’avifaune sauvage.
Il a fallut des décennies pour améliorer les relations entre l’homme et l’oiseau sauvage, il ne faudrait que quelques semaines pour détruire tout ce travail.

Toute information complémentaire au 0496/261.375

Hugues FANAL Directeur www.protectiondesoiseaux.be

    LIGUE ROYALE BELGE POUR  LA PROTECTION DES OISEAUX ASBL
 Rue de Veeweyde 43-45 · 1070 Bruxelles · Tél. 02/521.28.50 · 0496/261.375
 E-mail: [email protected] · Website : www.protectiondesoiseaux.be

 

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