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Psychiatrie : les électrochocs sur la sellette

11 Avr 2005

En Californie, une clinique psychiatrique est obligée par décision de justice de ne plus pratiquer d’électrochocs sur ses patients.

Alors que les électrochocs ont fait un retour en force ces dernières années dans l’arsenal “thérapeutique” des psychiatres, une décision du tribunal de Santa Barbara ordonne à une clinique, la Santa Barbara Cottage hospital, et à un psychiatre, de cesser immédiatement de pratiquer des électrochocs sur les patients. Il s’agit d’une première et d’une petite révolution dans le domaine de la psychiatrie.

Commission des Citoyens pour les Droits de l’Homme

BP 10076 75561 Paris cedex 12

tél : 01 40 01 09 70

Cette décision fait suite à l’action en justice menée par un patient, Atze Akermann et sa femme contre l’établissement psychiatrique et le psychiatre traitant. Le couple a attaqué l’établissement pour négligence et tromperie. Il aurait “oublié” de mentionner les dangers du traitement et aurait trop insisté sur le côté “sûr et efficace” du traitement. La Cour a jugé notamment que le formulaire de consentement manquait de regard critique en particulier concernant les pertes de mémoire permanentes liées au traitement.

Pour l’avocat de la famille Ackerman, Kendrick Moxon, “le psychiatre qui a éléctrochoqué Monsieur Akkerman a simplement trahi un patient venu à lui pour recevoir de l’aide”. Pour lui, trop de psychiatres minimisent la gravité des pertes de mémoire et autres effets secondaires de ce traitement barbare afin d’obtenir le consentement des patients.

Après son “traitement”, Monsieur Akkerman n’arrivait plus à reconnaître sa femme et ses enfants. 5 ans après, il n’a toujours pas retrouvé sa mémoire.

Pour Maître Moxon, les psychiatres prétendent que les électrochocs ne ressemblent plus aujourd’hui à ce qu’ils étaient dans le passé, au temps de Vol au dessus d’un nid de coucou, mais ils mentent. Il n’y a pas de différence au niveau de ce qui se passe dans le cerveau entre un électrochoc de 1954 et un électrochoc de 2004. La violence sur le cerveau est la même.

En France, la Commission des citoyens pour les Droits de l’homme (CCDH) dénonce depuis de nombreuses années les effets destructeurs des électrochocs. Pourtant, une salle de sismothérapie (le nom “moderne” des électrochocs) a été construite en 2003 à l’hôpital Corentin Celton, près de Paris. A l’hôpital Sainte Anne à Paris, on se cache de moins en moins de pratiquer des électrochocs en grand nombre. 20 à 30 électrochocs seraient effectués chaque jour (source article VSD mai 2004).

Enfin, de nombreuses cliniques privées pratiquent les électrochocs, une pratique fort lucrative qui se rajoute aux traitements psychiatriques traditionnels. La CCDH a pu obtenir une copie d’un formulaire de consentement proposé aux patients dans une clinique privée de la région de Toulouse. Il apparaît que les dangers des électrochocs ne sont pas clairement décrits. La clinique se contente d’affirmer qu’il y a des risques, comme “dans toute opération nécessitant une anesthésie”. C’est évidemment trompeur et la CCDH travaille actuellement avec un avocat pour attaquer cette clinique.

Quoiqu’il en soit, après qu’il soit avéré que les antidépresseurs puissent constituer un danger pour les mineurs et après cette condamnnation des électrochocs par la justice, la vérité sur les traitements psychiatriques apparaît au grand jour et menace la crédibilité de cette profession.

Pour tout renseignement, contacter la

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