Communiqué de presse – Pour financer les essais cliniques d’un traitement spécifique du lupus, maladie auto-immune inflammatoire sévère, la société bio-pharmaceutique ImmuPharma fait son entrée en bourse sur le marché anglais (IMM.L). Cette démarche innovante est le fruit d’une collaboration entre ImmuPharma et l’unité Immunologie et Chimie Thérapeutiques du CNRS (Strasbourg), dans la recherche et le développement de candidats-médicaments à base de structures peptidiques dans des domaines thérapeutiques où il existe des besoins majeurs non encore couverts. Plusieurs brevets conjoints ont déjà été déposés, qui concernent un large domaine de peptides thérapeutiques.
Ce type de financement est un grand espoir pour les milliers de patients atteints de maladies pour lesquelles des traitements expérimentés sur l’animal n’arrivent pas à passer le cap des tests cliniques.
Le lupus érythémateux disséminé est une maladie autoimmune inflammatoire chronique, affectant essentiellement des femmes de 15 à 50 ans (15 à 51 cas pour 100.000 personnes). D’origine multigénique, environnementale et immunologique, le lupus se caractérise par une hyperactivité des lymphocytes B et la production d’autoanticorps qui s'”attaquent” potentiellement à tous les organes. Les manifestations cliniques peuvent donc prendre différentes formes: dermatologiques (lésions cutanées, sensibilité accrue aux UV), rhumatologiques (douleurs articulaires), cardiovasculaires (péricardites, thromboses), neurologiques (poussées psychotiques) ou rénales (syndromes néphrotiques).
Les traitements existants interviennent en situation de crise pour soulager les symptômes mais ne guérissent pas la maladie : corticoïdes, immunosuppresseurs, mais aussi anti-paludéens ou plasmaphérèses. Ces traitements sont lourds, empiriques, et surtout non-spécifiques, leur utilisation affectant la globalité du système immunitaire ce qui, à terme, met les patients à la merci de multi-infections. Il était donc urgent de développer des thérapies spécifiques pour cibler uniquement les cellules autoréactives. C’est à cette tâche que s’est attelée l’unité Immunologie et chimie thérapeutiques, sous la direction de Sylviane Muller. Ces recherches se sont soldées par la découverte d’un peptide protecteur contre la maladie dans des modèles murins de lupus, peptide également reconnu par les lymphocytes de patients lupiques.
La démonstration de son potentiel thérapeutique chez les patients est maintenant possible grâce à un partenariat avec la société bio-pharmaceutique ImmuPharma (ex-Bio Delivery System). Le 17 février 2006, la mise en bourse d’ImmuPharma sur le second marché anglais (AIM), accompagnée d’un placement d’environ 4,8 millions d’actions, permettra à la société de couvrir les coûts d’études cliniques de phases I et II et de poursuivre les développements d’autres structures peptidiques issus du partenariat avec le CNRS. Les tests et études cliniques seront réalisés en collaboration avec des centres européens et, dans une deuxième étape, américains, et notamment avec le service de rhumatologie de l’Hôpital de Hautepierre de Strasbourg qui suit chaque année une centaine de patients atteints de lupus. Ce projet est activement soutenu par la région Alsace et par l’ANVAR.
Parallèlement, l’équipe de Sylviane Muller poursuit ses recherches fondamentales afin de comprendre les mécanismes cellulaires et moléculaires précoces qui aboutissent in fine à la rupture de tolérance au soi chez ces patients autoimmuns. Objectif : permettre un diagnostic et un traitement précoces et spécifiques du lupus et enrayer la spirale de l’état autoimmun dans cette maladie très invalidante.
|
Notes :
Les images sont disponibles à la photothèque du CNRS.
Contacts : |
Chercheurs : Sylviane Muller T 03 88 41 70 22 [email protected] Jean-paul Briand ImmuPharma Presse |
Laisser un commentaire
Vous devez vous connecter pour publier un commentaire.