Date
Catégories
Auteurs

Un nouveau produit pour soigner le paludisme

08 Avr 2005

COMMUNIQUÉ DE PRESSE
 
Médecins Sans Frontières salue larrivée prochaine sur le marché dun nouveau produit pour soigner le paludisme

Non breveté, simple dutilisation et peu cher, il constitue une avancée pour la prise en charge des malades.
Il est le premier développé par la fondation DNDI (drug for neglected diseases initiative) créée avec le soutien de MSF.  

Médecins Sans Frontières se réjouit de l’annonce faite cette semaine par la DNDi et Sanofi-Aventis de l’arrivée prochaine sur le marché d’un nouveau produit pour la prise en charge des malades atteints de paludisme en Afrique. Cette co-formulation thérapeutique, qui réunit dans le même comprimé un dérivé d’artémisinine (artesunate) et de l’amodiaquine, arrivera sur le marché en 2006. Les CTA (combinaisons thérapeutiques à base d’artémisinine) sont aujourd’hui la seule réponse efficace pour traiter le paludisme en Afrique et en Asie.

Trois points constituent une avancée pour la prise en charge des malades dans des contextes précaires :

– la simplicité du traitement : le nouveau produit impliquera la prise de deux comprimés une fois par jour pendant trois jours, soit 6 comprimés, alors que les CTA actuelles exigent la prise de 24 comprimés pour un adulte. La formulation pédiatrique est également simplifiée. La présence des deux molécules dans un seul et même médicament réduit les risques de prise anarchique et limite les risques de développement de résistance ;

– le prix : l’objectif de la DNDi et du fabricant est d’atteindre moins de 1 dollar par adulte et par traitement (0,5 dollar pour les enfants), ce qui est deux fois et demi moins cher que la co-formulation existante. Toutefois, l’accord entre la DNDi et Sanofi-Aventis n’évoque pas un prix définitif, mais un prix cible. Un doute subsiste donc sur la concrétisation de cette annonce ;

– la non-exclusivité : la nouvelle combinaison ne sera protégée par aucun brevet, ce qui signifie que n’importe quel fabricant pourra la copier. La situation de non monopole a pour effet de faire baisser les prix. Toutefois, pour que cette mesure soit effective, la DNDi et Sanofi-Aventis devront participer activement au transfert de savoir-faire et de technologie afin de faciliter la production de génériques.

Ce nouveau produit représente une avancée dans le traitement du paludisme en Afrique et MSF attend maintenant de pouvoir l’utiliser effectivement dans ses programmes. Cependant, il ne résout pas à lui seul tous les problèmes liés à la prise en charge de la maladie. Le parasite du paludisme s’adapte constamment aux traitements, il est donc primordial que la recherche pour de nouveaux médicaments se poursuive. Par ailleurs, aujourd’hui encore, alors que les CTA sont les traitements les plus efficaces en Afrique et en Asie, elles ne sont toujours pas disponibles dans la grande majorité des pays africains où le paludisme fait le plus de ravages. Faute de volonté politique et d’engagement financier de la part des Etats, de l’OMS, de l’Unicef et du Fond Global, les vieux médicaments qui ont fait la preuve de leur inefficacité sont encore largement utilisés. 3 000 personnes continuent de mourir chaque jour de la maladie faute de traitements efficaces. 
 
La DNDi, lancée en 2003 associe MSF à l’Institut Pasteur, l’Oswaldo Cruz Foundation (Brésil), l’Indian Council for medical research, le Kenyan medical research institute, le Ministère de la santé malaisien et le programme Tropical diseases research (TDR) de l’OMS. La DNDi s’est donnée pour mission de palier l’absence de recherche et développement pour les maladies négligées. En 2005, Médecins Sans Frontières a participé à la DNDi à hauteur de 5 millions d’euros.

Chaque année, MSF prend en charge près d’1 million de patients atteints de paludisme dans 40 pays et se bat pour l’utilisation des combinaisons thérapeutiques à base d’artémisinine depuis 2002. 
 
Pour toute information, vous pouvez contacter
Rémi Vallet, au 01 40 21 28 67 

Laisser un commentaire