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Journée Mondiale Tuberculose

23 Mar 2005

Journée Mondiale Tuberculose : il est urgent de relancer la recherche pour disposer de diagnostics et de traitements efficaces et adaptés à l’ampleur de l’épidémie.

Pour palier l’insuffisance des outils existants, les équipes MSF tentent d’adapter la prise en charge des malades. 

Neuf millions de personnes développent chaque année la tuberculose et deux millions en meurent. Mais les outils de diagnostic, les traitements et la stratégie prônée par l’Organisation mondiale de la santé (DOTS, Directly Observed Treatment, Short-course), ne sont plus adaptés à la réalité de la maladie aujourd’hui. Pour Médecins Sans Frontières, ce manque de moyens efficaces et pertinents contraint nos équipes à adapter leur pratique médicale.

“Les outils diagnostiques et les traitements sont obsolètes et inefficaces”, explique le Dr Brigitte Vasset, du département médical de MSF : le principal diagnostic de la tuberculose a été élaboré il y a 123 ans ; l’efficacité du seul vaccin existant est très contestée ; les médicaments, pour un traitement d’une durée de 6 à 8 mois, ont été conçus il y a plus de 50 ans. Le mode de prise en charge des malades, qui leur impose de se rendre tous les jours dans une structure de soins pour recevoir leur traitement sous supervision directe, est particulièrement lourd. Cette contrainte entraîne des abandons qui favorisent l’apparition de résistances. “Pourtant, notre expérience dans le suivi des malades du sida nous a montré que les patients peuvent prendre chez eux un traitement lourd et au long cours”, souligne Annick Hamel, responsable de la Campagne d’accès aux médicaments essentiels de MSF. Une autre pratique est donc possible pour les malades atteints de tuberculose.

La pandémie de sida rend encore plus inadaptée la stratégie d’endiguement de la tuberculose telle qu’elle a été conçue par l’OMS il y a 10 ans. La tuberculose est en effet la première infection opportuniste du sida et près de 12 millions de personnes sont aujourd’hui co-infectées. Mais le diagnostic utilisé, qui ne détecte que entre 45 et 60% de l’ensemble des malades, est encore moins efficace pour les patients co-infectés dont une large majorité n’est donc pas soignée.

Médecins Sans Frontières, qui soigne plus de 2.600 patients tuberculeux dans 16 projets, tente de palier ces différentes contraintes. “Nos équipes essaient de dépister et traiter aussi les malades qui ne sont pas positifs au test existant, par exemple les enfants ou les patients co-infectés par le sida, note le Dr Brigitte Vasset. Dans la plupart de nos projets, un protocole de traitement de six mois est mis en place, utilisant des combinaisons à doses fixes (4 molécules dans un seul comprimé) plus simples d’utilisation. Dans certains cas, nous proposons aux malades de ne venir en consultation qu’une fois par mois et d’y recevoir ses médicaments pour le mois suivant”.

Mais ces différents aménagements ne sont que des tentatives d’améliorer la prise en charge des malades avec des outils qui restent obsolètes. Il est urgent de relancer activement la recherche pour disposer de nouveaux diagnostics, d’un vaccin plus efficace et de traitements plus courts, simples d’utilisation et à un prix abordable pour les malades des pays pauvres. Ces outils devraient être adaptés aux contextes dans lesquels vit aujourd’hui la majorité des malades. 
 
Pour plus d’information, vous pouvez contacter : Caroline Livio au 01 40 21 27 94 et Laurence Hugues au 01 40 21 28 43 ou consulter sur notre site web la page 

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