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Sirolimus élimine le sarcome de kaposi chez les personnes ayant subi une greffe du rein

31 Mar 2005

Une étude démontre que le sirolimus élimine le sarcome de kaposi chez les personnes ayant subi une greffe du rein 

Les données d’une nouvelle étude publiées aujourd’hui démontrent que le sarcome de kaposi, souvent diagnostiqué chez les personnes ayant subi une greffe du rein, peut être éliminé à l’aide du même médicament qui aide à prévenir le rejet de l’organe transplanté.(1)

Dans cette étude, quinze patients prenant de la cyclosporine pour prévenir un rejet ont reçu un diagnostic de sarcome de kaposi. Trois mois après que leur médication eut été remplacé par l’immunosuppresseur sirolimus (Rapamune), on ne retrouvait aucune trace de cancer clinique et histologique chez ces patients.
    Le sarcome de kaposi est un type de cancer de la peau qui touche principalement les greffés; selon la forme et l’étendue des lésions, il peut être fatal. Les greffés courent 500 fois plus de risques que la population générale d’être atteints de ce cancer.(2) Cette incidence accrue serait causée par certains immunosuppresseurs, dont la cyclosporine. Les statistiques font état d’une incidence de 10 % après l’administration de ce médicament.(3) La principale façon de soigner le sarcome de kaposi chez les patients ayant subi une greffe est de réduire ou même d’interrompre le traitement immunosuppresseur, ce qui peut entraîner une diminution des lésions de la peau mais comporter un risque de rejet d’organe.
    “L’apparition du cancer est depuis longtemps une préoccupation majeure pour les greffés”, fait remarquer le professeur Francesco Paolo Schena, directeur du service de néphrologie, de dialyse et de transplantation, à l’Université Bari en Italie. “Nous savons que nos greffés courent beaucoup plus le risque d’avoir le sarcome de kaposi que la population générale. Cette nouvelle découverte nous procure un autre traitement immunosuppresseur qui protège les patients ayant subi une greffe du rein contre le rejet tout en prévenant ce type de cancer.”

    Dans cette étude effectuée à notre service de néphrologie et de transplantation, quinze patients ayant subi une greffe du rein ont reçu un diagnostic de sarcome de kaposi pendant qu’ils prenaient de la cyclosporine et du mycophénolate mofétil (MMF), médicaments immunosuppresseurs. Dès que le diagnostic fut posé, on a remplacé la cyclosporine et le MMF par le sirolimus, à la dose habituelle administrée aux greffés. Après un mois, les lésions cutanées ont commencé à disparaître chez douze des quinze patients et, trois mois plus tard, l’ensemble des patients n’avait plus aucune lésion clinique ou histologique. De plus, il n’y a eu aucun épisode de rejet aigu et, six mois après l’étude, il n’y avait aucune récidive du sarcome de kaposi chez les patients traités par le sirolimus.(1)

    (1) STALLONE G., A SCHENA, B INFANTE et al. Sirolimus for Kaposi’s
              Sarcoma, NEJM 2005, 352:13:25-31.
    (2) HAYWARD GS. Initiation of angiogenic Kaposi’s sarcoma lesions, Cancer
              Cell 2003, 3:1-3.
    (3) PENN I. Cancers in cyclosporine-treated vs. azathioprine-treated
              patients, Transplant Proc 1996, 28:876-7.

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