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Une politique active en matière de travail peut entraîner une augmentation du taux d’emploi

19 Oct 2005

Commision Européenne

Un nouveau rapport européen révèle qu’une politique active en matière de travail peut entraîner une augmentation du taux d’emploi en dépit d’une faible croissance

Commission EuropéenneCommuniqué de presse – Mercredi 19 Octobre 2005 – La croissance économique seule n’entraîne pas d’augmentation du nombre d’emplois. Il est essentiel, pour améliorer les taux d’emploi, de trouver la bonne combinaison de politiques de l’emploi et de politiques actives du marché du travail. Le rapport sur l’emploi en Europe, publié aujourd’hui, révèle qu’en dépit d’une faible croissance économique, le taux de croissance de l’emploi de l’Union a doublé pour atteindre 0,6 % et son taux de chômage s’est stabilisé autour de 9 % en 2004 grâce aux importantes réformes qui ont été engagées dans le domaine de l’emploi en application de la Stratégie européenne pour l’emploi. Les politiques actives du marché du travail visent à réinsérer les personnes sur le marché du travail: elles englobent des politiques telles que l’éducation et la formation tout au long de la vie, l’investissement dans les compétences et la formation et l’accompagnement professionnel individualisé.

Le rapport indique que la durée du chômage est plus courte, les vacances d’emplois moins longues, les dépenses de formation plus élevées et mieux ciblées et les salaires plus sensibles aux conditions du marché dans les États membres qui ont investi dans des politiques actives du marché du travail. Les États ayant investi dans de telles politiques ont également enregistré une augmentation du recours à des formules de travail plus souples, telles que le travail à temps partiel ou à durée déterminée.

Vladimir Spidla, commissaire chargé de l’emploi, des affaires sociales et de l’égalité des chances, s’est félicité des chiffres avancés, tout en précisant qu’ils mettaient en lumière les défis que doit relever l’Union européenne dans le domaine de l’emploi. «Ces chiffres, a-t-il ajouté, montrent que les politiques actives en matière de travail ont un effet positif direct sur l’emploi dans la pratique. Les États membres doivent continuer de s’inscrire dans cette dynamique, car, bien que le taux de croissance de l’emploi de l’Union ait doublé (atteignant 0,6 %), il reste inférieur au taux des États-Unis (1,1 %).»

Le succès des politiques actives du marché du travail traduit aussi la réussite de la formation professionnelle et du placement des jeunes aux Pays-Bas, au Danemark, en Irlande, en Suède et en Belgique, où les dépenses afférentes auxdites mesures ont augmenté et sont davantage orientées vers les personnes qui en ont besoin. 

L’évolution de la situation n’a pas été uniformément positive dans l’ensemble de l’Union – elle diffère à l’intérieur même des États et entre les États (en particulier entre les anciens et les nouveaux États membres). À titre d’exemple, c’est en Espagne que les disparités en matière de revenus ont diminué le plus et c’est en Pologne qu’elles ont augmenté le plus. Des chiffres récemment publiés par Eurostat montrent que les taux de chômage régionaux étaient compris entre 2,4 % et 32,8 % en 2004.

Autres exemples d’évolutions mises en évidence dans le rapport:

Entre 1995 et 2004 la baisse la plus marquée du taux de chômage structurel dans l’Union à 15 a eu lieu au Royaume-Uni (3 %) et en Grèce, Espagne, France, Italie, Finlande (2 %) qui ont déterminé une baisse modérée du taux de chômage global de l’Union à 15.

Entre 1997 et 2004 les nouveaux États membres ont enregistré une hausse de ce taux (+5,5 %), les pires performances ayant été observées en Lituanie, Pologne, et Slovaquie (+8,5 %)

Le chômage de longue durée: la plus forte réduction (plus de 2 points de pourcentage) entre 1997 et 2004 concerne l’Espagne, l’Irlande, l’Italie, la Lettonie, la Hongrie et la Finlande.

Les réformes ont rendu les marché du travail plus efficaces, c’est-à-dire que les périodes de chômage deviennent plus courtes, les emplois vacants sont pourvus plus rapidement dans la période entre la moitié des années quatre-vingt et deux mille quatre (2004) notamment au Danemark, en Espagne, en Irlande, aux Pays-Bas, en Hongrie, au Royaume-Uni.

Pour les travailleurs à bas salaires: la baisse la plus marquée dès 1997 a été enregistrée en France, Irlande, Italie, Hongrie, Finlande, Suède, surtout sous l’effet d’incitations fiscales pour les emplois à bas salaires.

En 2004, quelque 92 millions de personnes étaient inactives et 19 millions au chômage dans l’Union européenne. Le rapport a mis en évidence que 14 % au moins des 92 millions d’inactifs (soit 13 millions de personnes) avaient la volonté et la capacité de travailler. Ces inactifs, âgés de 15 à 64 ans, ne travaillent pas et ne sont pas enregistrés comme étant au chômage. Ils se trouvent en dehors du marché du travail pour cause d’éducation, de formation, de non-recherche d’un emploi, de responsabilités familiales ou d’un handicap. Toutefois, beaucoup sont inactifs parce qu’ils ne peuvent tout simplement pas trouver un emploi – les taux d’inactivité culminent dans les régions ayant un réservoir d’emplois limité – et le taux d’inactivité moyen de l’Union s’élève à 30 % de la population en âge de travailler.

Un groupe de “cinq grands” pays (France, Allemagne, Italie, Pologne et Espagne) continuent à souffrir, en dépit des progrès réalisés dans certains domaines, de faiblesses structurelles, telles que la limitation des mesures incitant les personnes à intégrer ou réintégrer le marché du travail, ou l’existence d’obstacles à leur réintégration. Cette situation résulte en grande partie du retard pris en matière de mise en oeuvre des réformes nécessaires ou de l’introduction de réformes limitées.

Globalement, rien n’indique une aggravation des inégalités de revenus en Europe depuis les années 70, tandis qu’une tendance à l’aggravation s’est manifestée aux États-Unis durant la même période. Cela ne signifie toutefois pas que la situation soit uniforme dans tous les pays de l’Union européenne.

Certains pays, tels le Royaume-Uni, la Pologne et le Danemark, ont enregistré une augmentation des inégalités de revenus dans les années 90, tandis que d’autres, comme la France, ont connu une tendance inverse. À l’échelle de l’Europe, l’évolution semble plutôt stable. Par ailleurs, il n’y a pas de relation claire entre les inégalités de revenus et les résultats du marché du travail ou les performances économiques. C’est ainsi, par exemple, que les pays scandinaves, qui présentent les inégalités de revenus les plus faibles, sont également des pays qui réalisent de bonnes performances économiques et qui ont un marché du travail en bonne santé.

Le nombre de femmes et de travailleurs âgés ayant un emploi a de nouveau augmenté (de respectivement 0,7 % et 0,8 % en 2004), mais ces chiffres restent inférieurs aux objectifs fixés par la stratégie de Lisbonne pour 2005. L’objectif pour 2005 en matière de taux d’emploi des femmes est de 57%, tandis que l’objectif 2005 en matière de taux d’emploi général est de 67%. Le taux de chômage des jeunes (18,7 %) est environ deux fois plus élevé que le taux de chômage total, mais l’évolution négative s’est ralentie en 2004.

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