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6 FEVRIER, JOURNEE DE TOLERANCE ZERO CONTRE LES MUTILATIONS GENITALES FEMININES

15 Fév 2006

LES PARLEMENTAIRES FONT CAMPAGNE

Communiqué de presse – “A l’occasion de la Journée de Tolérance Zéro contre les mutilations génitales féminines, nous, représentants de la communauté parlementaire forte de quelque 40’000 élus, sommes décidés à nous mobiliser aux côtés des chefs coutumiers et religieux, des organismes gouvernementaux et des organisations non gouvernementales pour que ces pratiques soient abandonnées au plus vite”, a affirmé le Président de l’Union interparlementaire (UIP), M. Pier Ferdinando Casini, par ailleurs Président de la Chambre des Députés italienne.

Le Président de l’Organisation mondiale des parlements rappelle que, selon les statistiques de l’Unicef, une fillette est mutilée sexuellement toutes les 15 secondes dans d’atroces souffrances et que de 100 à 140 millions de femmes dans le monde ont subi l’excision, l’infibulation ou une autre forme de mutilation sexuelle, non seulement en Afrique, mais aussi dans certains pays qui accueillent des migrants africains.


Conscients de l’impact dévastateur et des effets dommageables et irréversibles, parfois fatals, que les mutilations génitales féminines peuvent avoir aux niveaux physique, psychologique et social sur les victimes de cette violation des droits de la personne et des droits de l’enfant, les législateurs ont réitéré leur engagement en adoptant une résolution à la Conférence sur les violences contre les femmes et l’abandon de la pratique de l’excision, organisée par l’Assemblée nationale du Sénégal, l’Union interparlementaire, l’Union parlementaire africaine et l’UNICEF, en décembre dernier à Dakar.

L’abandon de telles pratiques, perpétrées de génération en génération du fait d’une dynamique sociale, qui fait que les choix familiaux sont conditionnés par ceux des autres est un défi qui peut et doit être relevé. Les élus des peuples en sont conscients, et ils ont insisté sur le fait que les hommes et les femmes doivent être informés quant au développement de toute législation sur les mutilations génitales féminines. L’action pour l’abandon de l’excision doit se faire en consultation avec tous les acteurs de la société civile, les chefs coutumiers, les parlementaires, et les faiseurs d’opinion, dans le cadre d’une stratégie plus large d’alphabétisation, de développement, de lutte contre la pauvreté, et de respect des droits humains, pour l’abandon de ces pratiques.

Fait important à rappeler, les mutilations génitales féminines n’ont pas de fondement religieux. “Lorsque nous examinons la source première de la Charia, qui est le Coran, nous ne trouvons aucune mention des mutilations génitales féminines. Ni explicitement, ni indirectement”, a expliqué M. Gamal Abou El Sorour, Directeur du Centre islamique pour la recherche et les études sur la population de la prestigieuse Université d’Al-Azhar, référence incontournable en matière religieuse dans le monde islamique.

Les mutilations génitales féminines sont une question sociale “qui demande l’intervention de personnes influentes, qui peuvent être écoutées à la base, mais qui ont aussi l’autorité nécessaire pour infléchir les décisions. Le rôle des parlementaires est donc essentiel”, a souligné M. Mélégué Traoré, député et ancien Président de l’Assemblée nationale du Burkina Faso, qui est par ailleurs un chef coutumier respecté. “Renoncer aux mutilations génitales féminines ne signifie nullement que nous renonçons aussi à notre culture africaine “, a-t-il ajouté.

Et Mme Aminata Mbengue Ndiaye, députée et ex-ministre de la condition féminine au Sénégal, de renchérir, “Beaucoup de parlementaires ont dit qu’ils avaient peur de parler de ces questions à ceux qui les ont mandatés pour être à l’Assemblée. Mais je crois que le problème continuera tant que les parlementaires n’auront pas pris ce phénomène à bras le corps. Parler de cette question à ceux qui nous ont élus est un acte de courage. Même s’il faut perdre son mandat, il est temps de parler le langage de la vérité”.

Fondée en 1889 et basée à Genève, l’UIP, doyenne des organisations politiques internationales, compte 143 parlements nationaux affiliés et sept assemblées parlementaires régionales associées. L’organisation mondiale des parlements dispose d’un Bureau à New York en tant qu’Observateur permanent auprès de l’ONU.

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